Gérald Darmanin veut construire de nouvelles prisons dédiées aux courtes peines

Dans un entretien publié par "Le Parisien", le nouveau ministre de la Justice a détaillé ses premiers projets pour le système carcéral en France.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le nouveau ministre de la Justice, Gérald Darmanin, lors de sa cérémonie de passation à Paris, le 24 décembre 2024. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Des prisons de taille réduite pour les petits délinquants. C'est l'idée que le nouveau ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a évoquée dans un entretien au journal Le Parisien publié samedi 28 décembre. Il entend ainsi "faire écrouer les personnes condamnées à des peines courtes, voire très courtes dans des lieux carcéraux de quelques dizaines de places maximum pour un séjour de quelques mois, semaines, voire jours". Ces nouvelles prisons "seraient plus faciles à construire et plus acceptables pour les élus locaux", estime-t-il, alors que la surpopulation carcérale bat des records.

Pour mener à bien ses missions, au sein d'un gouvernement à l'équilibre précaire, Gérald Darmanin entend bien se "battre au niveau du budget". "Cela n'aurait aucun sens de nommer un ministre de la Justice ministre d'Etat, de le mettre si haut dans l'ordre protocolaire [au troisième rang], de me faire revenir au gouvernement, pour finalement ne pas me donner les moyens de mener mon action si attendue par les Français", a-t-il estimé.

Isolement renforcé pour les barons de la drogue

Gérald Darmanin s'est par ailleurs dit favorable à un isolement renforcé en détention "des 100 plus grands narcotrafiquants" détenus en France. "J'ai demandé à l'administration pénitentiaire de me faire la liste des 100 plus grands narcotrafiquants écroués, ceux susceptibles d'avoir des contacts à l'extérieur pour poursuivre leurs activités criminelles et nous les mettrons à l'isolement, comme on le fait pour les terroristes", a-t-il développé.

Lors d'un point presse, le ministre a précisé, dimanche, envisager la création dans un premier temps d'"appartements témoins", c'est-à-dire de tester cet isolement pour un nombre plus faible de détenus. "Il y a quelque chose qui ne va pas dans le fonctionnement de nos prisons", a-t-il déclaré, estimant nécessaire de "montrer qu'en France, on va arrêter de commander son point de deal de sa prison" ou "de commander des assassinats de sa prison".

Nommé lundi au sein du gouvernement de François Bayrou, le nouveau garde des Sceaux affirme au Parisien avoir identifié "trois murs devant nous très inquiétants pour la nation", à savoir la criminalité organisée et le narcobanditisme, la surpopulation carcérale et les délais d'audiencement des procès.

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