"Refondation" pénale d'Emmanuel Macron : l'USM favorable "à condition que les moyens soient mis en place"
Jacky Coulon, le secrétaire national de l'Union syndicale des magistrats, a indiqué mardi sur franceinfo que les annonces d'Emmanuel Macron devront "s'accompagner également d'autres réformes".
Emmanuel Macron doit présenter mardi 6 mars les grandes lignes d'un vaste plan pour réformer le système des peines. Jacky Coulon, secrétaire national de l'Union syndicale des magistrats (USM), s'est dit, mardi sur franceinfo, favorable à cette réforme.
franceinfo : Dans l'ensemble, êtes-vous favorable au plan que le président annonce ?
Jacky Coulon : À condition que les moyens soient mis en place. Pour l'instant, si les juridictions ne prononcent pas autant de peines aménagées qu'elles pourraient le faire, c'est par manque d'information parce que les enquêtes ne sont pas complètes, il n'y a pas d'enquête de faisabilité de ces aménagements de peines.
Emmanuel Macron veut créer 15 000 places supplémentaires dans les prisons durant son quinquennat. Cela vous semble-t-il justifié ?
C'est en tout cas ce qui a été annoncé dans le programme présidentiel et il est vrai que l'état actuel des prisons et l'état de surpopulation carcérale que nous connaissons justifie un effort dans ce sens-là. Rappelons que la France a été condamnée à plusieurs reprises pour l'état de ses prisons qui ne correspond pas à l'état de dignité que l'on attend d'un état démocratique moderne. Cela permet de lutter efficacement contre la surpopulation carcérale et ça devra s'accompagner également d'autres réformes qui sont également prévues.
Le président va vous demander de privilégier les peines alternatives. Mais n'est-ce pas déjà ce que vous faites ?
C'est déjà ce que l'on fait largement et précisément la peine de travail d'intérêt général n'est pas une nouveauté, ça existe depuis 1981. On peut effectivement les développer mais là encore il faut des moyens aux services pénitentiaires d'insertion et de probation, moyens qui ne sont pas en place. On a demandé que la ministre s'engage et elle a refusé de s'engager.
Le bracelet électronique est-il aussi un moyen efficace d'éviter la prison ?
Le bracelet électronique est une modalité d'exécution de la peine d'emprisonnement. C'est en quelque sorte l'emprisonnement à domicile donc on ne peut pas dire que c'est un moyen d'éviter l'emprisonnement.
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