Surpopulation carcérale : "Le gouvernement manque de courage pour prendre les choses en main", déplore la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté

Pour tenter de désengorger les prisons françaises, Dominique Simonnot plaide pour privilégier d'autres sanctions "qui permettent d'effectuer les peines de façon plus intelligente".
Article rédigé par franceinfo
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Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, était jeudi 5 janvier la Grande témoin de la matinale de franceinfo. (CAPTURE ECRAN / FRANCEINFO)

Le nombre de détenus n'a jamais été aussi élevé en France. Le 1er avril, 77 450 personnes étaient incarcérées, soit une augmentation de 6% en un an, pour 61 500 places. Dominique Simonnot, la contrôleuse générale de lieux de privatisation de liberté, parle d'un chiffre "épouvantable", et pointe la responsabilité des pouvoirs publics : "Le gouvernement manque de courage pour prendre les choses en main et réduire la population carcérale."

Suicides, incendies de cellules, "il y a des drames tous les jours", assure Dominique Simonnot. Les détenus sont régulièrement trois par cellule, et 3 300 dorment sur des matelas au sol, ce qui les oblige à "se mettre du papier toilette dans les oreilles et dans le nez pour éviter que les cafards viennent dans leurs orifices", raconte t-elle. Des conditions qui "rendent fous" les surveillants pénitentiaires, "on les oblige à faire du mauvais travail".

Pour tenter de désengorger les prisons françaises, Dominique Simonnot plaide pour privilégier d'autres sanctions "qui permettent d'effectuer les peines de façon plus intelligente", en apprenant un métier par exemple, comme c'est le cas en Allemagne. Ou bien en apprenant à lire ou écrire, puisqu'en France, 16% des détenus sont illettrés, tient à rappeler l'ex-journaliste, qui souligne que chaque jour, 110 euros sont dépensés pour chaque détenu. Dominique Simonnot regrette également le système mis en place pendant le confinement, lorsque les détenus ont pu être libérés avant leur peine.

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