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Propos racistes tenus par un employé de la Carsat à Guéret : SOS Racisme étudie "toutes les voies possibles de recours"

"Il faut au moins qu'il y ait une sanction qui soit de l'ordre pédagogique", a réclamé vendredi sur franceinfo Hermann Ebongué, secrétaire général de SOS Racisme.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Hermann Ebongué, secrétaire général de SOS Racisme (à droite), aux côtés du président, Dominique Sopo (au centre) et du directeur général, Guillaume Ayne. (PATRICK KOVARIK / AFP)

SOS Racisme dit étudier "toutes les voies de recours" possibles pour faire condamner un employé de la Carsat (Caisse d'Assurance Retraite et de la Santé au Travail) de la Creuse qui a tenu des propos racistes alors qu'il traitait le dossier d'une femme suivie par l'organisme public. Des propos tenus au téléphone, alors que le conseiller pensait avoir raccroché : "T'as vu comme je l'ai calmée celle-là, j'en peux plus de ces gens-là. De toutes façons elle pue, c'est du Daech Creusois, elle est voilée de la tête au pied".

Des propos "sidérants", réagit vendredi 24 août sur franceinfo Hermann Ebongué, secrétaire général de SOS Racisme.

franceinfo : Va-t-il y a voir des suites à cette affaire ?

Hermann Ebongué : Oui, bien sûr. C'est assez grave et nous n'entendons pas laisser passer cela. D'autant plus que c'était dans un service public. Mais ce qui est encore plus inquiétant dans cette histoire c'est que ces propos soient tenus sans gêne au milieu des collègues. C'est quand même assez sidérant qu'une personne, agent d'une administration, ou pas d'ailleurs, puisse tenir sans aucune inquiétude, et sans se poser de questions, ces propos, aussi facilement, aussi simplement. Et que de l'autre côté, ses collègues éclatent de rire et ne se sentent pas gênés, même s'ils n'ont pas participé. Cela témoigne de quelque chose qui est assez inquiétant.

On parle là de propos tenus dans le cadre privé, dans la mesure où il ne savait pas qu'il était enregistré, il avait mal raccroché. Est-ce quand même passible de poursuites ?

Bien évidemment, à partir du moment où ces propos sont tenus. Ce n'est pas parce qu'ils sont tenus dans le cadre privé qu'il ne peut pas y avoir de sanctions. Nous avons confié le dossier à nos avocats qui sont en train d'étudier toutes les voies possibles de recours. Et évidemment, nous entendons utiliser toutes les voies dans cette histoire. Cela n'a pas été prononcé au guichet et ce n'est pas la responsabilité de l'administration qui est engagée. Ce sont les propos d'un individu donc ce n'est pas l'administration dans laquelle il travaille qui sera poursuivie.

Que risque cet employé ?

La justice fera son travail. Mais la loi est assez claire : ce sont des propos racistes tenus vis-à-vis d'une personne ou d'un groupe de personnes. Ce sont des peines qui peuvent aller, même si on en est très loin, jusqu'à de la prison ferme. Mais il faut au moins qu'il y ait une sanction qui soit de l'ordre pédagogique et qui soit un message vis-à-vis de tous ceux qui peuvent aussi tenir ce genre de propos. Car ce qui est très inquiétant dans cette histoire c'est que ces propos soient tenus dans un endroit où il y a des collègues autour, et que cette personne s'en vante d'ailleurs. Car d'après les informations que l'on a eues, cette personne s'en vante en disant 'vous avez vu comme je l'ai éclatée'. Vous vous rendez compte ?

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