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Info franceinfo La police démantèle un réseau de proxénétisme dans des cités d'Ile-de-France

Sept personnes ont été mises en examen.

Article rédigé par franceinfo
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Les femmes victimes de ce réseau de prostitution étaient âgées de 15 à 22 ans. (BAZIZ CHIBANE / MAXPPP)

Sept jeunes âgés de 18 à 23 ans ont été mis en examen pour "proxénétisme aggravé" par un juge d'instruction de Nanterre, révèle franceinfo mercredi 29 mai. Six d'entre eux sont placés en détention provisoire. Ils sont soupçonnés d'avoir participé à un réseau qui impliquait une dizaine de prostituées.

Les femmes, âgées de 15 à 22 ans, sont des mineures déscolarisées ou de jeunes majeures en difficulté financière. Elles devaient se faire tatouer le même signe distinctif pour montrer leur appartenance à ce réseau de prostitution. Toutes ces jeunes femmes ont été recrutées dans les cités de la région parisienne.

Plusieurs dizaines de milliers d'euros par semaine

Dans ce réseau l'organisation était extrêmement élaborée avec un chef et quatre complices chargés de la logistique, des annonces sur internet, la location de studios ou de chambres d'hôtels à l'extérieur de Paris, un planning des rendez-vous, le transport des jeunes femmes, la surveillance des passes etc.


Chaque prostituée devait rapporter plus de 500 euros par jour. En tout, le système permettrait d'engranger jusqu'à plusieurs dizaines de milliers d'euros par semaine. Si le phénomène préoccupe de plus en plus les départements il n'a néanmoins "jamais été chiffré par l’État" car il est "très difficile à quantifier", explique Claire Quidet, porte-parole du Mouvement du Nid, association qui lutte contre les causes et les conséquences de la prostitution.

"C’est moins risqué que de faire du trafic de drogue"

Démarrée début 2019 dans les Hauts-de-Seine, l'enquête a été menée par la brigade de répression du proxénétisme de la police judiciaire parisienne. "Il a fallu plusieurs mois d’enquête pour démanteler un petit réseau", a expliqué la porte-parole du Mouvement du Nid qui dénonce des "rapports déséquilibrés" entre la facilité permise par les nouvelles technologies pour développer des petits réseaux de prostitution et le temps de l'enquête et du démantelement. "Aujourd’hui, c’est moins risqué que de faire du trafic de drogue", a affirmé Claire Quidet.

"Ça touche tous les milieux sociaux"

Si le phénomène n'est pas nouveau, "on voit des constantes sur les trajectoires de ces personnes qui, pour la plupart, ont connu des maltraitances, des violences dans l’enfance", explique Claire Quidet. Pour la porte-parole de l'association Mouvement du Nid, le proxénétisme "touche tous les milieux sociaux" et "doit être pris en charge très tôt parce que c’est ce qui favorise ensuite le développement de la prostitution", prévient-t-elle.

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