Quand Hollywood prévoit d'installer studios et caméras à Toulouse
La major hollywoodienne aurait aujourd'hui deux options pour installer ses nouveaux studios : Toulouse ou Singapour. Mais Toulouse lui aurait particulièrement tapé dans l'œil, et plus exactement, la base aérienne désaffectée de Francazal, fermée depuis le 31 août dernier.
Le site devait rester tout entier versé dans l'aéronautique et devenir un aérodrome d'affaires. La préfecture avait déjà signé l'autorisation d'occupation temporaire et une société avait été choisie pour assurer la reconversion des lieux. Une entreprise nantaise de maintenance aéronautique devait même emménager sur les lieux à la fin de l'année.
_ La préfecture, seule habilitée à choisir un repreneur, est donc bien embarrassée devant ce nouvel acte de candidature, même si elle fait face à une fronde de riverains contre la remise en fonction de la piste de Francazal.
Ce nouveau projet made in Hollywood, c'est un architecte français, piqué de cinéma, qui l'a imaginé. Une idée comme ça en voyant l'ancien aérodrome, avec ses hangars immenses capables d'accueillir les plateaux gigantesques nécessaires aux superproductions cinématographiques : et si on en faisait le plus grand studio de cinéma d'Europe ! C'est donc lui qui aurait démarché les majors américaines. L'une d'elle, restée anonyme, aurait mordu et serait déjà prête à donner "le premier coup de manivelle en 2013", affirme son avocat français M° Lavergne qui a déposé la demande en préfecture le 11 mai dernier.
Après Cinecitta ou Pinewood, les studios de Francazal ?
La perspective est évidemment séduisante pour la région. Ce projet pourrait générer "plus de 5.000 emplois directs et indirects", avancent l'architecte et l'avocat. Un tournage, c'est en effet de l'artisanat pour les décors, des heures de figuration pour les habitants volontaires, des nuits d'hôtel pour le personnel. Pour exemple, à Alicante en Espagne, les studios de la Ciudad de la Luz créés en 2005 ont déjà généré plus de 93 millions d'euros de retombées.
La préfecture pourrait donc contenter tout le monde, en acceptant les deux projets. Après tout, une piste d'atterrissage pourrait faire l'affaire de quelque vedettes américaines en tournage de ce côté-ci de l'Atlantique. Les rotations de jets privés seraient peut-être plus supportables aux oreilles des riverains, s'ils transportaient des Brad Pitt ou Penelope Cruz...
_ Et Toulouse -en rêvant un peu- pourrait peut-être concurrencer les plus grands studios d'Europe, tels Cinecitta, près de Rome, la Ciudad de la Luz d'Alicante, les studios Pinewood, près de Londres, Bavaria, près de Munich ou Babelsberg, près de Berlin.
Les porteurs du projet américain en tout cas doivent être reçus demain à Toulouse.
Cécile Quéguiner, avec agences
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