Rachat de SFR : Bouygues revient dans le jeu

"Les travaux du conseil continuent pendant le week-end ", a dit une porte-parole de Vivendi, sans plus de détails ce vendredi soir. Mais le fait d'avoir repoussé la décision concernant le rachat de SFR est le signe que les treize membres votants du conseil de surveillance de Vivendi hésitent encore sur le possible repreneur de l'opérateur téléphonique, alors qu'il semblait que les jeux étaient faits en faveur du câblo-opérateur Numericable, dans une transaction de quelque 15 milliards d'euros.

Bouygues a en effet dégainé vendredi matin une nouvelle offre - sa quatrième proposition - dans l'espoir de revenir dans le jeu. Bouygues a notamment surenchéri à deux reprises depuis
l'entrée de Numericable en négociations exclusives le 14 mars.

Bouygues a tenté le tout pour le tout

Pour Claudio Aspesi, analyste à Bernstein Research, les deux offres en lice restent au final peu éloignées en termes de valorisation totale. "Aucun des candidats n'est arrivé avec quelque chose qui a tué le match ", a-t-il expliqué. "Les investisseurs s'attendaient à ce que cette bataille des offres conduise à une réévaluation des valorisations. Au lieu de cela, il y a juste eu des changements de la répartition du cash et de la participation. "

"Enfin une offre cash crédible de la part de Bouygues ", estimaient quant à eux les analystes de Jefferies. "Bouygues a fait en sorte que Vivendi ne puisse pas se précipiter pour accepter l'offre de Numericable. " Vivendi, ajoutaient-ils, devrait inviter les candidats à soumettre leurs dernières propositions puis solliciter le feu vert de ses actionnaires pour se protéger de recours probables du candidat qui ne sera pas retenu.

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Bouygues, qui a bataillé pour rester dans la course, a tenté le tout pour le tout en remettant vendredi 1,85 milliard d'euros au pot pour porter à 15 milliards le volet en numéraire de son offre grâce au soutien de nouveaux partenaires. "Ce rachat est vraiment une question de vie ou de mort pour Bouygues , explique Virginie Lazès, spécialiste télécom de la banque Bryan Garnier, S'il échoue, l'opérateur sera le petit groupe parmi les gros groupes. "

Le groupe, qui avait déjà enrôlé la Caisse des dépôts ou encore la famille Pinault, a également obtenu l'implication entre autres de l'assureur Axa, de la famille Dassault et du fonds souverain de Singapour.