Discriminations : une société française moins raciste, moins sexiste et moins homophobe mais toujours violente dans son intolérance, selon l'Observatoire des inégalités

Les Français sont-ils moins sexistes, moins homophobes et moins racistes qu'il y a 20 ans ? Le rapport publié mardi par l'Observatoire des inégalités et relayé par France Inter souligne en effet une amélioration. Malgré tout, "les manifestations les plus violentes" elles augmentent.
Article rédigé par franceinfo
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La marche des fiertés LGBT à Paris le 25 juin 2022. (JULIEN MATTIA / LE PICTORIUM / MAXPPP)

Les Français sont plus tolérants qu'il y a 20 ans selon le dernier rapport annuel sur les discriminations en France de l'Observatoire des inégalités qui vient d'être publié et relayé mardi 28 novembre par France Inter. La société française est "plus ouverte", le sexisme, le racisme, et l'homophobie reculent. En revanche, les violences liées à ces manifestations d'intolérances restent stables, voire augmentent dans certains cas.

Selon la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), entre 2003 et 2023, la proportion de Français déclarant n'être "pas du tout racistes" a été multipliée par deux en 20 ans, passant de 30 % à 60 %. Par ailleurs, il y a trois fois moins de Français qui estiment qu'il y a des "races supérieures" : 5 % aujourd'hui contre 14 % il y a 20 ans.

Tendance à la baisse aussi concernant l'homophobie : 85 % des personnes interrogées estiment que l'homosexualité est "une manière comme une autre de vivre sa sexualité", selon l'Ifop. Elles étaient 67 % il y a 20 ans. Le sexisme, selon les données du ministère des Solidarités, est également moins présent chez les Français. Par exemple, la part de ceux qui considèrent que "dans l’idéal, les femmes devraient rester à la maison pour élever leurs enfants" a été divisée par deux entre 2003 et 2023, passant de 40 % à 20 %.

Malgré ces améliorations, "les manifestations les plus violentes de racisme, de sexisme ou de LGBTphobie ne reculent pas", souligne l'Observatoire des inégalités en rappelant les données sans appel du ministère de l'intérieur. 12 500 crimes et délits à caractère raciste ont été enregistrés par la police et la gendarmerie en 2022 et 2 400 crimes et délits anti-LGBT cette même année, des chiffres en hausse sur ces cinq dernières années. En 2020, 200 000 crimes et délits à caractère sexiste ont été signalés. Et selon l'Insee, les personnes handicapées ont 60 % de risques en plus qu'une personne valide de subir des violences physiques ou sexuelles.

"Plus de 500 000 personnes déclarent avoir subi une injure raciste, 150 000 une injure homophobe et 1,4 million de femmes une injure sexiste, au cours d’une année", peut-on lire dans le rapport. Ces chiffres, toutefois, sont en partie liés à une libération de la parole, car si "les formes les plus violentes de discrimination et de rejet ne semblent pas diminuer (...), des faits autrefois passés sous silence sont plus souvent dénoncés et mieux enregistrés"

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