Val-d'Oise : enquête ouverte après l'agression raciste d'un livreur à Cergy
Dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, un homme est filmé, proférant des insultes racistes à une femme, avant d'agresser un livreur de repas à domicile. Un rassemblement avait lieu ce lundi devant le restaurant. Les gérants annoncent porter plainte.
La police nationale du Val-d'Oise annonce lundi 31 mai l'ouverture d'une enquête judiciaire d'initiative pour identifier l'auteur de menaces et d'injures racistes, dimanche soir à Cergy. Dans une vidéo, partagée de nombreuses fois sur les réseaux sociaux, on voit un jeune homme en bas d'un immeuble insulter celle qui filme depuis sa fenêtre. "Pendant 800 ans on vous a vendu comme du bétail, espèce de sale noire !"
Dans un deuxième temps, le jeune homme s'en prend à un livreur et l'autrice de la vidéo commente : "Il l'a traité d'esclave et l'a fait saigner… Voilà son sang par terre… Parce que le mec venait tranquillement, il a livré." Alors que les deux hommes sont devant un restaurant, le jeune homme qui fait preuve d'agressivité précise : "Je travaille ici, j'habite ici, je paie un loyer ici."
Suite aux menaces et injures proférées hier soir à Cergy, repris sur un certain nombre de réseaux sociaux, nous ouvrons une enquête judiciaire d'initiative pour identifier l'auteur et établir les faits.
— Police Nationale 95 (@PoliceNat95) May 31, 2021
Dans une autre vidéo postée ce lundi midi sur Twitter, on aperçoit une dizaine de personnes venues réclamer des comptes aux responsables du restaurant Brasco. "Sors-le !", demande notamment un homme. "Si on laisse la porte ouverte, tout le monde va nous insulter comme ça. C'est une histoire de dignité." Plusieurs fonctionnaires de police sont présents devant le restaurant qui a baissé sa grille.
Le restaurant porte plainte
Ce lundi sur Facebook, les gérants du Brasco assuraient "qu’il ne s’agit absolument pas d’un de nos employés" et qu'ils allaient "porter plainte dans la matinée afin de faire en sorte que cela ne se reproduise plus" : "Nous sommes tout aussi choqués que vous et condamnons fermement ce genre de propos."
La police nationale appelle au calme, alors que plusieurs "vidéos et messages appelant à retrouver l'individu qui a tenu des propos racistes circulent. Merci de ne pas relayer les témoignages haineux et de laisser l'enquête se dérouler. La police du Val-d'Oise est mobilisée."
Sur Twitter, le syndicat indépendant des commissaires de police écrit que "la haine de cet individu n'a pas sa place en République" et que "le racisme gangrène la nation". La Licra annonce que sa commission juridique "étudie sans attendre les éléments du dossier et agira en conséquence. De son côté, également sur Twitter, la ministre déléguée en charge de la Citoyenneté Marlène Schiappa affirme qu'elle a "demandé que l'on étudie la possibilité d'un article 40 pour signaler les faits au procureur de la République. Le racisme n'est pas une opinion !"
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