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Réforme des retraites : et maintenant ?

L'assemblée nationale a adopté la réforme des retraites hier, comme prévu, malgré les tentatives de l'opposition de freiner le processus. Mais le texte n'est pas encore définitivement écrit. Le Sénat doit l'examiner à son tour début octobre, et les syndicats comptent sur la mobilisation de la rue pour peser sur la version définitive.
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La réforme des retraites a beau être passée au forceps à l'Assemblée nationale, le point final est encore loin d'être apposé au texte. L'homérique bataille parlementaire livrée par l'opposition de gauche risque de se reproduire au Sénat, lorsque la haute assemblée examinera à son tour le texte, dans le cadre de la navette parlementaire. La commission des Affaires sociales du Sénat entamera l'examen du texte le 27 septembre, et le débat en séance publique devrait démarrer le 5 octobre. L'adoption définitive du texte pourrait avoir lieu vers la Toussaint.
_ Des auditions d'Eric Woerth, ministre du Travail et de Georges Tron, à la Fonction publique, doivent avoir lieu dès aujourd'hui au palais du Luxembourg.

Le président du Sénat, Gérard Larcher a déjà prévenu qu'il ne goûterait pas une nouvelle rébellion. Il estime que les assemblées du Parlement “ne doivent pas se transformer en arènes. Ce n'est pas ce que les Français attendent de leurs élus”. Mais il a par ailleurs montré qu'il était plus sensible aux arguments des syndicats que l'Exécutif. Il avait en effet demandé à revenir sur une retraite à taux plein à 65 ans.

Le gouvernement assure qu'il est ouvert à des amendements sénatoriaux. En recevant les sénateurs UMP, Nicolas Sarkozy a promis qu'il restait “un petit peu de marge”, notamment sur la pénibilité. Le rôle de la médecine du travail pourrait aussi être rediscuté. En tout cas, les débats seront plus longs qu'à l'Assemblée nationale, puisqu'ils devraient durer deux semaines.

Sans attendre que le projet de loi soit coulé dans le marbre, les députés socialistes tentent de lever un nouvel obstacle sur le parcours. Ils annoncent qu'ils vont saisir le Conseil constitutionnel sur l'ensemble de la réforme.

La rue pourrait aussi faire bouger les lignes, en fonction de la mobilisation du 23 septembre. Prudent, le gouvernement a d'ailleurs lancé quelques œillades du côté des syndicats, par la voix de Georges Tron. Il concède que le gouvernement peut “éventuellement voir si on peut satisfaire sur tel ou tel point les syndicats”. Mais les centrales et leurs troupes, très remontées, affichent une ambition autrement plus vaste : faire capoter toute la réforme avant son adoption définitive. “S'il n'y a pas d'épreuve de force, on ne gagnera pas”, prédit Solidaire. Certains commencent à penser à passer à la vitesse supérieure, avec des grèves reconductibles et non plus seulement des journées de manifestations.

Grégoire Lecalot, avec agences

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