Autodafés de Corans au Danemark : un projet de loi présenté devant le Parlement
Entre liberté d'expression et ordre publique, les autorités danoises marchent sur une crête. Le projet de loi discuté mardi 14 novembre au Parlement est le fruit d'un savant compromis. Dans ce pays, le délit de blasphème a été aboli juridiquement en 2017. Mais à la suite d'une série d'autodafés du Coran au Danemark et en Suède, qui avaient suscité la colère au sein de pays musulmans et menaçaient la sécurité nationale, Copenhague a décidé de légiférer.
Fin juin, lors de l'Aïd, plusieurs pages d'un Coran, enroulé dans du jambon, ont été brûlées par un réfugié irakien de confession chrétienne. Le gouvernement s'était alors montré très embarrassé, coincé entre la défense du droit de manifester et la condamnation d'un acte islamophobe.
Mais jusqu'où placer le curseur pour ne pas restreindre la liberté individuelle, dans ce pays très libéral ? Les autorités danoises ont choisi de réduire le champ de la loi pour cibler spécifiquement le traitement inapproprié des écritures ayant une signification religieuse importante, et non plus "tous les objets" comme mentionné dans la première mouture du texte. Un changement pour rendre la loi plus facile à comprendre, notamment pour la police et les tribunaux, assure le ministre de la Justice, qui note que la menace terroriste s'est intensifiée ces derniers mois.
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