Italie : quand les fidèles catholiques donnent par carte bancaire
L'Église catholique lancera, mardi 17 décembre, sa campagne nationale pour le denier du culte, un appel aux dons pendant les fêtes, entre Noël et le Jour de l'an. En Italie les prêtres ont fait installer des "troncs numériques".
Avec ses nombreuses églises, une dizaine rien que sur l'île principale, Chioggia (Italie) est parfois appelée "la petite Venise". Il est vrai qu'avec ses canaux et ses maisons qui se reflètent dans la lagune, la ville fait un peu penser à sa prestigieuse voisine, la foule en moins. Chioggia est une petite ville tranquille. Si elle attire les regards, c'est à cause d'une initiative récente prise par les prêtres de la ville, à savoir l'installation à l'entrée des églises de terminaux numériques. Cierges, bénédictions... Tout est payable en carte bancaire. À l'origine de cette initiative, le père Vincenzo Tosello. Il a observé que beaucoup de personnes venaient dans son église hors des horaires des messes. C'est à ce public pas forcément pratiquant qu'il s'adresse avant tout.
Un virage numérique qui bouscule l'Italie rurale
En Italie(Nouvelle fenêtre), comme ailleurs en Europe, les catholiques pratiquants sont plus âgés et moins nombreux qu'autrefois. Les deniers du culte s'en ressentent, avec une baisse sensible des dons : -3% l'an dernier. La messe du dimanche peine à récolter quelques dizaines d'euros, même pas de quoi assurer les dépenses d'éclairage et de chauffage des vastes églises. Et puis, l'argent des cierges était parfois dérobé lorsque les lieux de culte n'étaient pas surveillés. Ce virage numérique déjà courant dans les temples protestants de Scandinavie est plus inattendu dans l'Italie des provinces. Il peine encore à convaincre. L'initiative prise à Chioggia est suivie de près dans toute la région. Aux évêques de décider ensuite s'ils veulent la généraliser. En quelques semaines, les recettes des églises catholiques de la région ont tout de même progressé de 3 à 5%.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.