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Burkini autorisé à Grenoble : les élus d'opposition déposent un recours, Gérald Darmanin dénonce une "inacceptable provocation communautaire"

Le conseil municipal de Grenoble a validé lundi une modification du règlement intérieur des piscines se traduisant par l'autorisation du port du burkini, mais aussi du port du maillot anti-UV pour tous et de la possibilité de venir se baigner seins nus.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une femme manifeste contre l'autorisation du port du burkini dans les piscines municipales, avant la réunion du conseil municipal, le 16 mai 2022 à Grenoble (Isère). (NICOLAS LIPONNE / HANS LUCAS / AFP)

Une modification qui suscite de vives réactions. L'autorisation prochaine du port du burkini – ce maillot qui couvre l'intégralité du corps, cheveux inclus – dans les piscines de Grenoble fait l'objet d'un recours en justice déposé en urgence par l'opposition au conseil municipal, mardi 17 mai. Objectif : obtenir la suspension de la délibération votée lundi en conseil municipal avant l'ouverture estivale des bassins, selon l'ancien maire de droite et chef de file de l'opposition, Alain Carignon.

Le conseil municipal de Grenoble, dirigé par le maire écologiste Eric Piolle, a validé lundi par une courte majorité une modification du règlement intérieur des piscines se traduisant par l'autorisation du port du burkini, mais aussi du port du maillot anti-UV pour tous et de la possibilité de venir se baigner seins nus.

"Une ouverture à l'islamisme politique"

Le nouveau règlement "remet en cause le vivre-ensemble, il fait reculer la cause des femmes et elle est une ouverture à l'islamisme politique que nous récusons", a estimé Alain Carignon. Le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, a quant à lui qualifié d'"inacceptable provocation communautaire" l'autorisation du port du burkini. "J'ai donné instruction au préfet de déférer en 'déféré laïcité' la délibération permettant le port du 'burkini' et, le cas échéant, d'en demander le retrait", a-t-il ajouté. Le déféré préfectoral s'inscrit dans le cadre du contrôle de légalité des actes des collectivités territoriales.

Le préfet de l'Isère avait déjà fait savoir dimanche soir, avant la délibération du conseil municipal, qu'il saisirait le tribunal administratif de Grenoble pour bloquer la mesure, sur instruction de Gérald Darmanin. Il devrait pour cela faire appel à une disposition introduite par la loi sur le séparatisme votée en août 2021, qui concerne les actes portant "gravement atteinte au principe de laïcité et de neutralité du service public".

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