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"Un discours digne d'un curé" : en voulant "réparer" un lien avec les catholiques, Macron s'attire les critiques de la gauche

Lundi soir, Emmanuel Macron a prononcé un long discours devant la Conférence des évêques de France.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Emmanuel Macron, le 9 avril, devant la Conférence des évêques de France, à Paris. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Emmanuel Macron s'est adressé, lundi 9 avril, à la Conférence des évêques. Mais pour rassurer les catholiques, le président de la République a usé de formules qui ont fâché ses opposants politiques et suscité de vives critiques, à gauche surtout. Du côté de La France insoumise, certains ont entendu "un discours digne d'un curé, par d'un président de la République"

"Parole indigne d'un président d'une République laïque"

Au début de son discours, Emmanuel Macron a déclaré vouloir "réparer" le lien entre l'Église catholique et l'Etat qui "s'est abîmé". Pour rétablir cette relation, "il n'est pas d'autre moyen qu'un dialogue en vérité". Pour Emmanuel Macron, ce "dialogue est indispensable" car "une Église prétendant se désintéresser des questions temporelles n'irait pas au bout de sa vocation", tandis "qu'un président de la République prétendant se désintéresser de l'Église et des catholiques manquerait à son devoir". Des propos jugés "indignes" par Alexis Corbière, député France insoumise de Seine-Saint-Denis. 

"Le lien entre 'l'Eglise et l'Etat' n'a pas lieu d'être. Macron va trop loin. C'est irresponsable, a abondé Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, sur Twitter. A présent, le Chanoine Macron a-t-il l'intention de faie la tournée des synagogues, des mosquées et des temples ? Lamentable !"

Un "affront dangereux à la laïcité"

Benoît Hamon a, quant à lui, dénoncé un "affront inédit et dangereux à la laïcité", dans un communiqué. "Que veut dire Emmanuel Macron lorsqu'il affirme que le 'lien entre la République et l'Eglise a été abîmé' ? Fait-il référence au mariage et à l'adoption pour tous ?" interroge l'ancien candidat à la présidentielle.

Le nouveau patron du PS, Olivier Faure, s'est également indigné de ces déclarations, estimant que "l’Eglise catholique n’a jamais été bannie du débat public".

Alors que des états généraux de la bioéthique ont été ouverts en vue d'une révision législative, Georges Pontier, président de la Conférence des évêques de France, a réaffirmé l'opposition de l'épiscopat à l'élargissement à toutes les femmes de la PMA (procréation médicalement assistée). Il a aussi réaffirmé, au sujet de la fin de vie, son refus d'une légalisation de l'euthanasie et du suicide assisté. En réponse, Emmanuel Macron a souligné que la République "attend très précisément" que les catholiques lui fassent "trois dons : le don de votre sagesse, le don de votre engagement, le don de votre liberté".

"Dans la réalité, l'Eglise n'accompagne pas les familles homoparentales"

Dans son discours, le chef de l'Etat a également déclaré que "chaque jour l’Église accompagne des familles monoparentales, homosexuelles ou ayant recours à l’avortement en essayant de concilier ses principes et le réel". Un propos qui a eu mal à passer sur Twitter, où certains rappellent à Emmanuel Macron les prises de position de l'Eglise sur ces sujets.

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