Abbé Pierre: l'Eglise ouvre sans délai ses archives aux chercheurs "pour faire toute la lumière"

Visé par 17 nouveaux témoignages de violences sexuelles, l'abbé Pierre est soupçonné d'avoir menacé les personnes qui voulaient alors dénoncer ces actes, il y a 50 ans.
Article rédigé par franceinfo
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L'abbé Pierre, fondateur d'Emmaüs, sur le plateau de "La Marche du siècle" le 19 décembre 1988 à Paris. (GEORGES BENDRIHEM / AFP)

La Conférence des évêques de France (CEF) annonce, dans un communiqué ce jeudi, déroger à son règlement et rendre accessible "dès à présent" toutes les archives du Centre national des archives de l’Église de France (CNAEF) concernant l'abbé Pierre. 

Sans cette "levée du délai de communicabilité", ces documents "n’auraient pas été consultables avant 75 ans après le décès de l’abbé Pierre, soit l’année 2082", souligne la CEF, qui justifie cette décision "exceptionnelle" par "la gravité des révélations successives concernant l’abbé Pierre, des documents venant d’autres archives déjà en circulation, et afin de permettre de faire toute la lumière". 

Le CNAEF prend en charge les archives de la Conférence des évêques de France, mais également "des dons et dépôts d’archives intéressant l’histoire de l’Église catholique en France et provenant de sources diverses : instituts religieux, mouvements de laïcs, personnes privées, etc.", explique-t-il sur son site. 

"Un dossier assez mince" avec "quelques lettres"

Les documents sont donc consultables par "toutes les personnes habilitées, en particulier les chercheurs, les membres de la Commission d’experts et d’expertes annoncée par Emmaüs, et les journalistes enquêtant sur l’abbé Pierre". Il s'agit des archives de l'Eglise de France conservées à Issy-les Moulineaux, distinctes de celles des diocèses. Concernant l'abbé Pierre, elles contiennent "un dossier assez mince" avec "quelques lettres" qui montrent que le Bureau central des cardinaux de l'époque "a pris connaissance du comportement" du prêtre, selon Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence de évêques de France.

"Il y a un élément sur le fait qu'il est parti en Suisse" dans les années 50, mais sans "aucun détail sur ce qui s'y passe", et "c'est à peu près tout", a ajouté le responsable de la CEF. "Quelques évêques ont su, certainement, un certain nombre de faits, mais exactement lesquels? Il faudra une enquête historique pour le dire et j'encourage vivement l'enquête qu'Emmaüs vient d'ouvrir", a-t-il ajouté. 

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