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Autorisation du film "Grâce à Dieu" : "Ce recours juridique n’avait pas beaucoup de crédibilité"

Le président de l'association La Parole libérée a réagi lundi sur franceinfo, alors que le tribunal de Paris a autorisé la sortie du film "Grâce à Dieu" qui évoque des actes de pédophilie dans l'Église.

Article rédigé par franceinfo
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Le président de l'association La Parole libérée, le 19 septembre 2017. (JEFF PACHOUD / AFP)

"Ce recours juridique n’avait pas beaucoup de sens et pas beaucoup de crédibilité", a déclaré sur franceinfo lundi 18 février, François Devaux, victime d'attouchements sexuels de la part du père Preynat et président de l'association La Parole libérée, après la décision du tribunal de Paris lundi, d’autoriser la sortie du film Grâce à Dieu du réalisateur François Ozon, prévue mercredi 20 février.

Une autre procédure judiciaire en cours à Lyon

François Devaux se dit en revanche plus "inquiet" pour le référé qui a lieu, cet après-midi devant le tribunal de Lyon. La justice lyonnaise doit se prononcer sur une procédure émanant de Régine Maire, une psychologue bénévole du diocèse de Lyon, qui réclame que son nom soit retiré du film. "Régine Maire demande 100 000 euros de dommages-intérêts par semaine de projection. Sur un plan moral, laver son nom en demandant de l’argent c’est une conception qui m’est un peu incohérente", estime François Devaux.

Elle qui avait invité Alexandre [une des victimes] à ne pas trop gratter ses cicatrices et qui l’avait invité au pardon, elle a du mal à appliquer ses propres conseils

François Devaux

à franceinfo

Un film utile à la société

Le président de l'association estime que "ce film invite à la réflexion, à la prise de hauteur et se veut être un point de rencontre pour ce débat essentiel dans notre société". Il ne comprend pas que ce film puisse poser problème, alors que le père Preynat a reconnu ces agressions sexuelles, et alors que François Ozon n’a été ni "malveillant" ni "à charge""On voit là encore qu’on fait passer des intérêts personnels avant l’intérêt global de l’institution, alors que par le passé, on faisait passer l’intérêt de l’institution avant l’intérêt personnel de l’enfant victime", ajoute-t-il.

Il pense que la sortie de ce film permet de mettre "un peu plus l’Église au centre du village". Selon lui, "ce serait très dommageable que le film ne sorte pas et cela crédibilise notre démarche [celle de La Parole libérée] et en cela je crois que c’est plutôt un bon point pour notre société."

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