Education : enseigner est parfois devenu un véritable combat
Samuel Paty a été tué vendredi 16 octobre en sortant de son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). C’est un cours sur la liberté d’expression qui lui a coûté la vie. Le sujet est devenu complexe à enseigner.
Les caricatures de Mahomet, mais aussi celles de Donald Trump ou d'Emmanuel Macron, sont les supports de cours de Fathia Agad-Boudjhalat, professeure d'histoire-géographie à Toulouse (Haute-Garonne). Depuis 17 ans, elle enseigne la liberté d'expression, face à des classes de plus en plus radicales : "L'année dernière, un élève m'a soutenu que c'était tout à fait légitime de tuer quelqu'un qui manquait de respect au prophète." Pour enseigner, Fathia Agad-Boudjhalat organise des débats en classe, filmés, avec ses élèves. Le dernier portait sur la critique de la religion. "Il faut établir un climat de confiance pour que les gamins disent vraiment ce qu'ils pensent. Et ce qu'ils pensent, c'est ce qu'ils ont entendu dans leur famille. Nous, on doit à la fois être pédagogue, scientifique et à un moment dire non."
Un soutien des profs trop tardif ?
Pour accompagner les enseignants, le ministère a créé un guide de la laïcité et des fiches pratiques en cas de refus de l’élève de participer à une activité scolaire ou en cas de contestation des contenus de l’enseignement. Le soutien de l’institution est arrivé trop tard selon Iannis Roder, professeur d’histoire-géographie en Seine-Saint-Denis. Entre septembre 2019 et mars 2020, la moitié de signalements d’atteinte à la laïcité provenait du collège.
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