"Séparatisme" : l'Assemblée nationale vote le "contrat d'engagement républicain" pour les associations, ùprement débattu
Le projet de loi "confortant le respect des principes de la République", et visant à lutter contre le "séparatisme", est débattu depuis lundi en premiÚre lecture à l'Assemblée nationale.
Un article central dans la lutte contre le "sĂ©paratisme" selon la majoritĂ©, mais vivement contestĂ© par l'opposition. L'AssemblĂ©e nationale a votĂ©, vendredi 5 fĂ©vrier dans la soirĂ©e, en faveur d'un "contrat d'engagement rĂ©publicain" pour les associations, une disposition du projet de loi "confortant le respect des principes de la RĂ©publique".Â
Adoptée par 81 voix contre 20, cette disposition figure à l'article 6 du projet de loi, débattu depuis lundi en premiÚre lecture à l'Assemblée nationale. L'article prévoit que toute association ou fondation sollicitant une subvention publique "s'engage, par un contrat d'engagement républicain, à respecter les principes de liberté, d'égalité, de fraternité, de respect de la dignité de la personne humaine". Cet engagement porte aussi sur le respect de l'ordre public ainsi que des "exigences minimales de la vie en société et les symboles fondamentaux de la République".
Vive opposition, Ă gauche comme Ă droite
Si ces engagements ne sont pas tenus, l'argent public n'est pas versĂ©. Quand la subvention a dĂ©jĂ Ă©tĂ© accordĂ©e, elle devra ĂȘtre remboursĂ©e, et ce dans un dĂ©lai maximum de six mois, selon un amendement de la dĂ©putĂ©e LREM des Yvelines Florence Granjus. "Pas un sou de la RĂ©publique n'ira aux ennemis de la RĂ©publique", a rĂ©sumĂ© le "marcheur" Guillaume Vuilletet.
Rompant avec l'unanimisme de la veille pour approuver la création d'un délit de "séparatisme", les oppositions de gauche et de droite ont tenté, en vain, de faire barrage à cet article.
"N'ajoutons pas de nouvelles contraintes au monde associatif, faisons en sorte qu'il regagne en vitalité", a lancé l'ancienne ministre communiste Marie-George Buffet. "Les associations ressentent un esprit de défiance" à leur encontre, a renchéri le socialiste Boris Vallaud. "Comme vous ne ciblez pas le radicalisme islamiste, vous touchez tout le monde", a estimé de son cÎté Marc Le Fur (LR). L'élu des CÎtes-d'Armor a ironisé sur le "ridicule" des situations qui pourraient survenir : "Vous imaginez demander un certificat de républicanisme à une association d'anciens combattants ?"
Une brĂšche dans la loi de 1901Â ?
Nombre d'élus se sont aussi alarmés de la création d'une brÚche dans la loi de 1901 sur les associations, qui a instauré en France un régime particuliÚrement ouvert.
Le ministre de l'IntĂ©rieur, GĂ©rald Darmanin, est montĂ© au crĂ©neau pour souligner que cette disposition rĂ©pondait aux attentes de nombre d'Ă©lus locaux, en leur fournissant une arme pour refuser des subventions Ă des associations suspectes. Sans prĂ©ciser la ville ni le nom de l'association concernĂ©e, le ministre a pris pour exemple une ville des Hauts-de-Seine, oĂč une association a rĂ©servĂ© des "crĂ©neaux" dans une "piscine d'un Ă©tablissement public" Ă des femmes se "baignant en combinaisons intĂ©grales" et distribuant "Ă plusieurs reprises Ă la sortie des tracts invitant Ă des confĂ©rences de l'islamologue suisse Tariq Ramadan".
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