Séparatismes religieux : "Il est temps" d'avoir des imams "formés, intelligents, républicains, probes, sérieux", selon le président de la Fondation de l'Islam de France
Après le discours d'Emmanuel Macron sur les séparatismes vendredi, Ghaleb Bencheikh, président de la Fondation de l'Islam de France, a salué un ''discours à la hauteur des enjeux''.
Ghaleb Bencheikh, président de la Fondation de l'Islam de France a fait part ce vendredi sur franceinfo de sa "satisfaction" après les annonces d'Emmanuel Macron depuis la ville des Mureaux, dans les Yvelines, pour lutter contre les "séparatismes", principalement celui de l'islamisme radical.
"Enfin, un discours à la hauteur des enjeux", a-t-il salué. Selon lui, "il est temps aussi d'avoir des prédicateurs, des psalmodieurs, des imams, des cadres religieux, formés, intelligents, républicains, probes, sérieux"
franceinfo : Comment avez-vous reçu le discours du chef de l'État ?
Ghaleb Bencheikh : Avec satisfaction. Enfin un discours à la hauteur des enjeux ! Nous sommes quelques-uns depuis des lustres, à nous être égosillé à le faire savoir. Tant mieux que cela arrive. À côté et en plus de la réponse sécuritaire, politique nécessaire, et il faut rendre aussi hommage aux forces de l'ordre, il doit y avoir une réponse éducative, culturelle, sociale, intellectuelle. Il faut que nous sortions par le haut du marasme dans lequel nous nous trouvons. Nous autres Fondation de l'islam de France qui avons oeuvré dans ce champ de l'éducation, le champ de la culture et celui de la prise en charge sociale de toute une jeunesse laissée pour compte, nous sommes satisfaits.
Comment sortir de ce "marasme" ?
Il y a deux ou trois aspects essentiels. Le premier côté cultuel, il est temps d'en finir avec l'islam consulaire. Nous en avons tous pâti. Il est temps aussi d'avoir des prédicateurs, des psalmodieurs, des imams, des cadres religieux formés, intelligents, républicains, probes, sérieux ce qui ne fut pas le cas jusqu'à présent.
Emmanuel Macron veut libérer l'islam français des influences étrangères. C'est un problème, selon vous ?
Il a tout à fait raison et heureusement que cette décision est prise parce qu'encore une fois, nous en avons tous pâti de ces influences. Et il y a même un paradoxe. On dit à l'État de ne pas se mêler de l'organisation des cultes, de manière générale, et en l'occurrence du culte islamique, tout en s'accommodant d'ingérences, influences parfois de barbouzeries étrangères. Et ce n'est pas normal, c'est même inacceptable.
En finir avec la formation des imans à l'étranger, cela va être difficile à mettre en place ?
À nous, nous autres acteurs du fait islamique dans notre pays, de mettre tout en place pour que cette formation puisse avoir lieu. À nous de trouver l'ingénierie pédagogique et le montage juridique et financier. Tout ce qui n'a pas été fait avant doit être rattrapé maintenant.
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