: Reportage "C'était notre bébé" : de plus en plus de Français donnent une sépulture à leur animal de compagnie
Comme chaque année, la période de la Toussaint est synonyme d'affluence dans les cimetières et nombreux sont les Français à rendre hommage à leurs animaux de compagnie. Le plus vieux cimetière animalier de France a ouvert en 1899 à Asnières-sur-Seine, près de Paris. Dans les allées, les pierres tombales indiquent Busta, Ezekielle, Masserau ou encore Havana : un pitbull, une tortue, un cheval ou un chat.
Christine vient tous les dix jours pour dépoussiérer la tombe de son chat. "C'est toujours aussi dur malgré le temps qui passe. On ne voulait pas qu'elle soit n'importe où, donc on s'est renseigné sur les cimetières animaliers", raconte-t-elle.
Une évidence aussi pour Francis et Maya lorsqu'ils ont perdu leur chienne Hulka, il y a cinq ans. "Nous avons souhaité faire un enterrement. Comme nous n'avons pas d'enfant, pour nous c'était notre bébé. Ça nous permet de venir nous recueillir sur sa tombe." Budget total : 6 000 euros. Le couple a pris "ce qui se faisait de mieux : cercueil matelassé et ainsi de suite."
Mais la facture n'est pas toujours aussi élevée selon Cédric Malin, le gérant d'Animémoire, pompes funèbres spécialisées. "On va plus être autour des 1 100 euros pour une petite concession", dit-il. Le service comprend le cercueil, le creusement, la prise en charge de l'animal chez le vétérinaire, l'organisation et la dalle en granit.
Mais certains maîtres choisissent d'ériger un monument, et dans ce cas les tarifs peuvent s'envoler. "Ça peut aller de 1 000 à 6, 12, 15 000 euros", détaille le gérant.
La crémation, moins chère, séduit aussi de nombreux Français
L'an dernier, la société Séleste a incinéré 20 000 animaux. Son président, Nicolas Goosseens, remarque une augmentation du nombre de crémations individuelles. "C'est d'abord une conviction personnelle, sans doute un côté plus pratique de pouvoir conserver l'urne de leur compagnon à leur domicile ou près de chez eux", constate-t-il.
Ces 20 dernières années, le tabou s'est levé autour du deuil animalier. Un phénomène qui fait exploser la demande d'obsèques, alors que les crématoriums de proximité se généralisent. L'entreprise Séleste compte en créer une vingtaine de plus à l'avenir : les deux prochains verront le jour près de Nantes et de Lyon, dès le mois de décembre 2023.
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