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Retraites : les Français plus désabusés qu’en colère (sondage BVA / France Info)

Interrogés par BVA pour France Info et {Les Echos,} les Français sont de plus en plus nombreux à rejeter la politique économique du gouvernement. Toutes catégories confondues. S’ils sont tout aussi nombreux à affirmer leur hostilité à la réforme des retraites, le mouvement social de jeudi prochain ne recueille qu’un soutien mesuré. Les Français semblent plus désabusés qu’en colère…
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © France Info)

Voici un trimestre que les deux tiers (67%) des Français jugent "mauvaise" la politique économique du gouvernement. Ils ne sont que 28% à avoir un regard positif. Dans certaines catégories de population, ce rejet est même spectaculaire : 74% des catégories populaires, 74% des plus bas revenus et 76% des salariés du public jugent les choix gouvernementaux "mauvais".

S’agissant de la réforme des retraites, seulement 13% des Français se déclarent "confiants", estimant que la "réforme est juste et permettra de redresser le système". Une proportion moins négligeable (28%) affiche un soutien très mesuré, estimant que cette réforme est "nécessaire même si elle est imparfaite".

En "colère", mais surtout "désabusés"

S’ils sont très majoritairement hostiles à la réforme des retraites comme à la politique du gouvernement, les personnes interrogées ne semblent pas prêtes pour le "grand soir" : le soutien au mouvement social de jeudi 24 juin est assez faible puisque moins des deux-tiers (64%) des Français le jugent "justifié". Soit 10 points de moins que les grèves de l’automne 2009.
_ Plus globalement, ce mouvement du 24 juin est le moins soutenu des huit mouvements testés dans ce baromètre depuis janvier 2008.

Selon BVA, l’approche de l’été, les divisions syndicales, le manque de succès des précédentes manifestations sont autant d’éléments qui expliquent cette poussée de l’impuissance, du désabusement, plutôt que de la colère.
_ Il ne faut toutefois pas en conclure que la voie est libre pour le gouvernement, car dans certaines catégories, en général leaders en matière de contestation sociale – ouvriers, salariés du public, quinquagénaires, sympathisants de gauche – c’est encore la "colère" qui l’emporte très largement.

Si, à l’image de la météo, le climat social de ce début d’été est plutôt frais, rien ne dit que l’automne ne sera pas très chaud.

Gilles Halais

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