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Retraites : les syndicats ne veulent pas baisser les bras

Moins de manifestants, moins de grévistes : la nouvelle journée de mobilisation hier contre la réforme des retraites a été la plus faible depuis la rentrée. Alors que le mouvement s'essouffle dans les raffineries, le gouvernement espère {"une sortie de crise dans les jours ou les semaines qui viennent"}. Mais les leaders syndicaux appellent à {"poursuivre la mobilisation"}, notamment lors du 6 novembre prochain.
Article rédigé par franceinfo
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Organisée en pleines vacances scolaires, alors que la réforme des retraites est maintenant définitivement adoptée par le Parlement, la journée d’action n’a pas battu des records. Loin de là. Le ministère de l’Intérieur a dénombré 560.000 manifestations, deux fois moins que le 19 octobre. La CGT a elle compté près de 2 millions de personnes dans les rues de France (contre 3,5 millions lors de la dernière journée de mobilisation).

Reprise du travail dans les raffineries

Les grèves aussi s’essoufflent. Entre 16% et 26% de salariés de la SNCF ont cessé le travail hier, un chiffre en nette baisse. Quant aux raffineries, fer de lance de la contestation, elles quittent progressivement le mouvement : le travail a repris dans 8 des 12 sites que compte la France. La raffinerie de Gonfreville a voté ce matin la fin de la grève, tout comme celle de Dunkerque et le terminal pétrolier du Havre.
A Donges, l’une des premières à s’être lancée dans la contestation, les salariés tiendront une assemblée générale ce midi. A la clé : une probable reprise du travail. "C’est dur de voir des collègues qui nous lâchent" confie un gréviste de Total.
La situation s’améliore peu à peu dans les stations-service : 15% d’entre elles manquent toujours de carburant, contre 25% hier.

"Ne pas agresser les syndicats"

Au gouvernement comme à l’Elysée, on prépare déjà l’après-mobilisation. Eric Woerth, le ministre du Travail, parle d’une "sortie de crise dans les jours ou les semaines qui viennent". Quant à Nicolas Sarkozy, il veut à tout prix apaiser le climat social : lors d’un petit-déjeuner de la majorité hier, chef de l’Etat a prévenu qu’il ne "fallait pas agresser les syndicats" et éviter "les mots qui blessent", selon un responsable de l’UMP.

Mais les syndicats refusent de leur côté de considérer la bataille comme perdue, alors que la loi va désormais passer entre les mains du Conseil Constitutionnel, avant sa promulgation prévue le mois prochain. "La page n’est pas tournée" prévient le président de la CFE-CGC, Bernard Van Crayenest. "Ce n’est pas parce qu’une loi est promulguée qu’elle devient juste" renchérit François Chérèque, pour la CFDT. "Nous devons tout faire pour qu’elle soit réformée". Bernard Thibault, de la CGT, appelle lui aussi "à poursuivre la mobilisation". Pas question de considérer la prochaine journée de manifestation, le 6 novembre prochain, comme un baroud d’honneur.

Cependant, les syndicats n’organiseront sans doute pas d’autres manifestations. Ils évoquent, sans plus de précisions pour l’instant, de "nouvelles formes d’action". Des actions sporadiques ont eu lieu ça et là : site PSA-Peugeot à Vesoul bloqué, barrages filtrants dans plusieurs régions, coupures d’électricité… Ce matin, quelque 300 salariés bloquaient les accès à une plate-forme logistique de la zone industrielle des Milles, près d’Aix-en-Provence.

Les centrales syndicales peuvent s’appuyer sur les sondages, qui montrent que la majorité des Français continue à soutenir la mobilisation (65%, selon le dernier sondage CSA, contre 72% le 19 octobre).

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