Santé : "Il manque 15 000 pharmaciens", selon la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France
Philippe Besset, le président de la FSPF, en appelle au gouvernement pour mieux orienter les étudiants en santé vers les filières qui manquent de candidats.
"Il manque 10% des effectifs" et "nous sommes en capacité de recruter 15 000 pharmaciens", affirme dimanche 23 octobre sur franceinfo Philippe Besset, président de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France (FSPF). Selon Philippe Besset, si le secteur manque de bras, c'est en raison des "missions de santé publique" supplémentaires qui ont été confiées aux officines, telles que "la vaccination et les dépistages". "Ça demande 10 minutes de plus par acte, avec par semaine des centaines de milliers d'actes en plus", explique-t-il.
>> REPORTAGE. Les pharmacies peinent à recruter : "J'ai des collègues qui cherchent depuis deux ans"
Les officines peinent particulièrement à recruter des salariés, des préparateurs en pharmacies qui "viennent appuyer les équipes des pharmaciens titulaires". "Il faut trouver des jeunes", lance Philippe Besset. Le président de la FSPF estime que cette "problématique va durer un ou deux ans", le temps de la formation. "Les centres de formation de préparateurs en pharmacie sont pleins, donc j'espère que l'an prochain on pourra encore augmenter la cadence et former plus de jeunes", ajoute-t-il.
Philippe Besset salue ainsi "la prime et l'intéressement à l'apprentissage" qui sont, selon lui "une aide importante" pour permettre d'inciter les étudiants à s'installer en milieu rural.
1 100 places vacantes dans les filières pharmacie à la fac
À la rentrée 2022, 1 100 places étaient vacantes sur les bancs de l'université en filière pharmacie. Une "catastrophe", déplore Philippe Besset. Il assure que cette difficulté est directement "liée à une très mauvaise application de la réforme PASS/LAS" (réforme des études de santé). Le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France accuse le ministère de la Santé de s'être "focalisé sur la réforme de la formation des médecins" et d'avoir "complètement oublié les secteurs associés comme sage-femme et pharmacien qui ont d'extrêmes difficultés à expliquer que c'est le même examen initial qui permet de devenir médecin, pharmacien ou sage-femme".
Pour Philippe Besset, il s'agit "essentiellement d'une question de communication envers les jeunes" : "Les jeunes pensent qu'ils font une première année de médecine et ne savent pas qu'ils font éventuellement en même temps une première année de pharmacie ou de sage-femme", explique-t-il. Il recommande "d'expliquer [aux étudiants] au moment de Parcoursup, puis pendant la première année, pour qu'ils s'orientent vers ses filières qui sont demandeuses".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.