Paris : la vie des SDF sous la dalle de la Défense
Sous les tours de la Défense, premier quartier d'affaires européen aux portes de Paris, un autre monde existe. Au moins une centaine de SDF y vivent cachés. Pour en parler, la journaliste de "La Croix" Sabine Gignoux est l'invitée du Soir 3 mercredi 19 décembre.
"On a passé quinze jours à la Défense un peu non-stop. On venait le matin très tôt pour le premier petit café offert aux sans-abri et on restait parfois tard le soir pour faire des maraudes avec la Croix-Rouge avec l'idée de passer du temps et mettre les personnes en confiance. Certaines se sont livrées petit à petit et nous ont parfois emmenés dans leur squat", raconte la journaliste de La Croix Sabine Gignoux dans le Soir 3 mercredi 19 décembre.
La Défense, c'est 500 grandes entreprises et 180 000 salariés, ainsi qu'un centre commercial. "La Défense s'est construite sur une dalle assez étanche. La plupart des salariés ignorent totalement que plus d'une centaine de SDF vivent sous eux. Il y a peu d'échanges entre la surface et le monde souterrain, si ce n'est quelques riverains et salariés bénévoles", explique l'auteur de l'enquête.
"De plus en plus de femmes"
"Il y a des parcours très différents. Ça nous a beaucoup surpris. Il y a des gens à la rue depuis des années dans un très grand dénuement. Il y a aussi des travailleurs précaires qui travaillent la journée et dorment dans les parkings et les sous-sols. Il y a de plus de plus de femmes parfois isolées, parfois intégrées. On a même rencontré une famille avec une femme enceinte et un enfant", décrit-elle.
Le reportage publié jeudi dans La Croix est illustré par les dessins de Titwane. "On a pensé que certains sans-abri en situation de fragilité seraient réticents à l'idée de voir leur photo publiée dans un journal. Titwane a fait cela avec beaucoup de délicatesse. Il a réussi avec beaucoup de justesse et de sensibilité à capter des attitudes et des scènes de groupe", juge Sabine Gignoux.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.