: Témoignages "Ça fait mal au cœur" : la météo gâche les commémorations du débarquement de Provence et fait des déçus
Les orages qui balaient le Var, placé en vigilance orange, ont entraîné l'annulation des reconstitutions du débarquement de Provence. À Toulon, sur les plages du Mourillon où devait se tenir la cérémonie, il y a beaucoup de déçus.
Sous un ciel orageux, Diego tente de garder le sourire. Pour lui, qui arrive de Metz après 8 heures de voiture, la fête est gâchée. "Je suis venu exprès chez mon ami qui habite dans le Var pour voir la patrouille, en ce jour du 15 août, avec les tanks qu'ils allaient ramener, les engins, etc. Mais la météo n'est pas au rendez-vous", regrette-t-il.
Il y a également beaucoup de regrets chez Ambre, étudiante en histoire. La reconstitution de ce débarquement représentait un musée vivant pour elle, avec les tenues d'époque, les jeeps des années 40 et les avions. La Provence manque une occasion de parler de son débarquement. "C'est dommage parce que, pour une fois, il y avait quelque chose qui représentait le second débarquement, parce qu'on parle que de la Normandie et pas assez de la Provence, souligne-t-elle. Pourtant, il s'est passé tellement de choses."
"À une journée près, c'était bon."
Christian, fidèle spectateur des commémorations du débarquementà franceinfo
Christian vient assister à la commémoration du débarquement tous les ans, mais cette année, c'était particulier. "Ça fait mal au cœur pour les gens qui ont travaillé dessus. 80 ans, c'est une date quand même. Quand c'est 72 ans, 73 ans, on compte, mais ça compte moins. Il y a dix ans, pour les 70 ans, on a été voir le débarquement en Normandie. Les conditions météo étaient meilleures. Comme quoi il fait meilleur en Normandie qu'ici", sourit le spectateur déçu.
Les bénévoles dépités
Pour les bénévoles aussi, c'est la douche froide, ce sont six mois de travail qui tombent à l'eau. "Nous sommes très déçus, dit Patrick Mouline, vice-président de l'association Mémoire Bormes 1944, parce que l'association avait fondé beaucoup d'espoirs sur cette journée. Il y a une grosse manifestation qui était prévue. On avait mis des gros moyens, les gens étaient motivés." Les 70 bénévoles de l'association, habillés en GI, étaient prêts à débarquer sur les plages, raconte Serge : "Il y en a qui devaient partir en car ce matin de Bormes-les-Mimosas. Ils ont fait cinq kilomètres et puis le car s'est arrêté et ils sont rentrés au dépôt."
Tous comptaient beaucoup sur cette journée pour enfin médiatiser ce débarquement de Provence, toujours dans l'ombre de celui de Normandie et ses films hollywoodiens. "C'était un retentissement national dans le sens où il y avait quand même France 2 qui diffusait en continu et en direct pendant 2 heures la cérémonie, s'émeut Serge. Donc forcément, nous étions en première ligne, nos équipes et nos matériels étaient en première ligne. Mais qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse face à cette décision de mauvais temps ?" Malgré tout, les bénévoles tentent de voir le bon côté des choses : des manifestations plus petites liées à ce débarquement auront lieu tous les jours pendant dix jours à travers le Var.
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