Sécurité routière : le chiffre des blessés graves revu à la hausse
Le chiffre dément les statistiques officielles. Selon une enquête de l'Institut de veille sanitaire (INVS) publiée aujourd'hui, les accidents de la route font autant de blessés "avec séquelles majeures" que de morts, contrairement aux données communiquées par les forces de l'ordre.
L'équipe de l'Institut national de recherche sur les transports et sécurité de Lyon estime que sur la période 1996-2004, il y a eu en moyenne chaque année plus de 500.000 blessés, soit trois fois plus que le chiffre avancé par les autorités. Pour l'année 2006, l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière avait ainsi recensé environ 105.000 blessés.
Un dénombrement "incomplet et biaisé"
L'INVS conclut ainsi que si les tués sont "assez bien recensés" par les
forces de l'ordre, le dénombrement des blessés de la route est "incomplet et biaisé".
Un grand nombre d'accidentés, victimes de séquelles graves, sont donc exclus des statistiques des autorités. Ce sont ces mêmes personnes que l'on retrouve à l'hôpital, pour plusieurs mois de convalescence et l'apprentissage d'une nouvelle vie avec le handicap.
L'enquête de l'INVS partage le constat des forces de l'ordre sur le type de victimes. Les motards restent sur-représentés dans le bilan des blessés graves : ils sont aussi nombreux que les victimes en voiture. Pourtant les deux roues ne représentent que 1% des kilomètres parcourus contre 74 % pour les automobilistes.
Emilie Loubens
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