Sanctions accrues pour le téléphone au volant : les associations ne sont pas convaincues

En annonçant, mardi, à l'issue d'un comité interministériel, 18 mesures pour tenter d'enrayer la hausse de la mortalité sur les routes depuis plusieurs années en France, le Premier ministre a décidé de se placer en première ligne dans la lutte contre l'insécurité routière. 

Parmi les mesures annoncées par Édouard Philippe, figure un durcissement des sanctions pour les automobilistes qui utilisent leur téléphone au volant. Si l'utilisation de celui-ci entraîne une autre infraction, le permis de conduire pourra être "retenu".

Plus de pédagogie ou plus de contrôles ?

Il y a ces chiffres implacables mis en avant par la sécurité routière : "téléphoner au volant triple le risque d'accidents" ou encore "lire un message en conduisant multiplie par 23 la probabilité d'avoir un accident". Daniel Quéro, le président de l'association 40 millions d'automobilistes, ne conteste pas la dangerosité du portable au volant, mais, selon lui, il aurait été préférable de privilégier la pédagogie à la répression : "Pourquoi ne pas avoir fait la chose suivante : à savoir que vous prenez quelqu'un à téléphoner, vous l'obligez à faire un stage sur le sujet du téléphone au volant. Moyennant quoi, il aura une punition moins importante."

La sanction, ce n'est pas comme cela qu'on arrive à changer les comportements de manière durable.

Daniel Quéro, président de l'association 40 millions d'automobilistes

à franceinfo

Pour Chantal Perrichon, la présidente de la Ligue contre la violence routière, le durcissement de la règlementation aura un effet quasi nul tant que le nombre de contrôles routiers n'augmentera pas. "En ce qui concerne le téléphone au volant, vous vous apercevez qu'il y a moins de neuf sanctions relevées par jour par département", rappelle-t-elle.

Ce qui fait la différence pour un changement de comportement, c'est la probabilité d'être contrôlé et non pas l’aggravation de la sanction.

Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière

à franceinfo

Après 12 années de baisse, le nombre de morts sur les routes de France est reparti à la hausse depuis trois ans.