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Selon Manuel Valls, une minorité de roms veulent s'intégrer

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a déclaré lundi matin que seuls une minorité de roms souhaitaient s'intégrer en France. Jean-François Copé a jugé de son côté impossible que la Roumanie et la Bulgarie entrent dans l'espace Schengen tant que la question n'était pas réglée. Ces derniers jours, les propos se multiplient sur la question rom. Le sujet pourrait devenir un des enjeux des élections municipales de mars prochain.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Maxppp)

La question rom s'invite dans la campagne politique, six mois avant les municipales. Et les propos du ministre de l'Intérieur lundi matin ne devraient pas calmer le débat. Invité de nos confrères de France Inter, Manuel Valls a assuré que seulement une minorité de Roms souhaitent s'intégrer en France. "Il y a évidemment des solutions d'intégration mais elles ne concernent que quelques familles, c'est illusoire de penser qu'on règle le problème des populations roms à travers uniquement l'insertion ", a-t-il indiqué. 

A la question de savoir si seulement une minorité de roms avaient un projet de vie et voulaient s'intégrer en  France, Manuel Valls a répondu : "Oui, il faut  dire la vérité aux Français ". "Ces populations ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres, et qui sont évidemment en confrontation, il faut tenir compte de cela, cela veut bien dire que les roms ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie ", a-t-il ajouté. 

Démantèlement de camps ?

Le ministre de l'Intérieur est également revenu sur les démantèlements de camps de roms, qui se sont multipliés à Lille, Lyon, La Courneuve ou Marseille ces dernières semaines : "J'ai décidé le démantèlement pour ces véritables bidonvilles, qui représentent à la fois un danger pour les populations d'origine rom mais aussi pour les habitants des quartiers populaires, car ces campements sont souvent installés en face de ces quartiers ", a justifié le ministre de l'Intérieur. Le maire PS de Paris Bertrand Delanoë a indiqué
mardi qu'il y avait eu depuis le début de 2013 dans sa ville l'évacuation
de 18 campements de roms.

Egalement interrogé sur France Inter lundi matin, le maire centriste de Wasquehal près de Lille considère lui que ce n'est pas la solution : "Si nous les déplaçons et respectons la décision de justice de les mettre sur la route, forcément c'est une explosion. Nous créons des favelas dans la plupart des quartiers de notre pays. Ce n'est pas possible de continuer comme cela. "

Entrée de la Roumanie et la Bulgarie dans l'espace Schengen ?

Ce débat prend de l'ampleur à l'approche des municipales, mais aussi à l'approche du 1er janvier 2014, date à laquelle la Bulgarie et la Roumanie doivent théoriquement entrer dans l'espace Schengen. Même si le ministre de l'Intérieur rappelait récemment qu'il n'y avait aucune décision de prise et que ce n'était pas à l'ordre du jour.

Invité de France Info mardi matin, Jean-François Copé, président de l'UMP, a justement invité le président de la République à donner clairement la position de la France sur cette question : "Il est hors de question que la Bulgarie et la Roumanie entrent dans l'espace Schengen tant que ce problème ne sera pas résolu au niveau européen ", considère-t-il. "En réalité le gouvernement est assez flou sur le sujet. Il faut éviter qu'il y ait unanimité pour qu'ils entrent ", a-t-il ajouté.

►►► VIDEO  Roms : Copé veut que Hollande sorte du "flou" sur Schengen

Avant les différentes prises de position de cette matinée, le débat avait déjà été ouvert la semaine dernière par Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate UMP à la mairie de Paris. "J'ai l'impression que les r oms harcèlent beaucoup les Parisiens ", avait-elle déclaré. Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, avait alors mis en garde : "Il faut faire toujours  attention à la stigmatisation quand on désigne une population dans son  ensemble ".

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