Sida/homosexualité : Nora Berra choque
La scĂšne, rapportĂ©e par le site d'information Yagg, a lieu mardi dernier, devant la commission des affaires sociales du SĂ©nat. La discussion porte alors sur le projet de loi sur la bioĂ©thique. A propos du don d'organe, un amendement stipule que "nul ne peut ĂȘtre exclu du don en raison de son orientation sexuelle".
La secrétaire d'Etat, qui n'est pas favorable à cet amendement, intervient, et lùche qu' "il ne s'agit pas d'exclusion, mais de contre-indication, qui s'explique par un risque sanitaire avéré". Réponse immédiate du rapporteur, le sénateur UMP Alain Million : "l'orientation ne saurait motiver une exclusion du don". Le socialiste Jean-Pierre Godefroy enfonce le clou et ajoute : "si j'ai besoin d'un don, il m'est égal que le donneur soit homosexuel ou hétérosexuel dÚs lors que l'organe est compatible".
L'histoire aurait pu en rester là , mais Nora Berra persiste et signe : "la loi ne discrimine personne, mais prend en compte les données épidémiologiques, selon lesquelles par exemple l'homosexualité est un facteur de risque pour le VIH, donc une contre-indication de don."
Il n'en faut pas plus pour rĂ©activer la polĂ©mique : alors qu'en 2007, la ministre de la santĂ©, Roselyne Bachelot, promettait d'ouvrir le don du sang aux homosexuels, un arrĂȘtĂ© signĂ© en 2009 a rĂ©affirmĂ© l'interdiction de cette pratique.
Vague d'indignation
AussitÎt, les réactions s'enchaßnent : "Ne sait-elle pas (Nora Berra, ndlr) que ce sont les comportements qui sont à risque ? Chez les hétéros comme chez les homos ! Grave pour un médecin", s'indigne Jean-Luc Romero, conseiller régional PS d'Ile-de-France et président d'Elus locaux contre le sida.
De son cÎté, Pierre Bergé, vice-président de l'association Sidaction, juge ces propos "insupportables" et estime qu'il s'agit de "discrimination".
"Professionnels de la polémique"
Nora Berra a publiĂ© aujourd'hui sur son blog une "rĂ©ponse aux professionnels de la polĂ©mique" , souhaitant "dissiper ce qui s'apparente manifestement Ă une incomprĂ©hension". La secrĂ©taire d'Etat Ă la santĂ© explique que "c'est bien la notion de "pratiques Ă risques" qui doit ĂȘtre prise en compte comme facteur de risque du VIH, et non pas, Ă©videmment, le fait d'ĂȘtre homosexuel." Elle pointe Ă©galement "une insinuation d'homophobie infondĂ©e, offensante et particuliĂšrement grave Ă son encontre."
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