Sonia Imloul : "La radicalisation remonte à plusieurs décennies" en France
La cellule dite de déradicalisation a été créée en octobre 2014. "Nous travaillons de manière pluridisciplinaire et sur plusieurs champs. Notre travail est de prévenir la radicalisation. On est en mesure de commencer à intervenir sur des jeunes, qui sont en train de basculer, à partir d’approche psychologique et afin de comprendre ce qui le fait se radicaliser, " explique Sonia Imloul, chargée de la déradicalisation au ministère de l'Intérieur.
"Tous les profils sont différents. Chaque jeune, radicalisé ou en voie de radicalisation, a un parcours différent et nous avons donc une méthodologie au cas par cas", explique-t-elle. L’arrivée des jeunes dans le milieu du terrorisme se fait progressivement. Ils commencent par avoir un discours changeant, développent une haine contre la République, adoptent un comportement très différent d’avant et entrent en rupture avec leur entourage. "Ce sont des symptômes que l’on peut repérer très tôt et, plus vite on les saisit, et moins le jeune à de chances de se radicaliser définitivement et de partir en Syrie. "
Une perte de repères
Le départ de ces jeunes peut aussi s’expliquer par le fait que la France n’arrive plus à leur offrir de réels repères. "C’est un phénomène qui remonte à plusieurs décennies et que l’on n’a pas su, pas pu voir. Aujourd’hui, cela nous tombe dessus et l’on se demande ce que l’on fait. " "De nombreux jeunes se sont radicalisés parce qu’ils pensaient trouver une cause commune à défendre. Mais je ne suis pas sûre qu’ils se rendent compte de ce que cela implique aussi bien pour eux, que pour leurs familles. "
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