Une campagne contre l'excision et les mariages forcés
Pour certaines jeunes filles, les grandes vacances peuvent tourner au cauchemar de retour dans leur pays d’origine. Excision, mariage forcé, séquestration... A l'approche des vacances d'été, le Secrétariat d'Etat à la solidarité donne l'alerte...
Cette campagne de lutte contre l'excision et les mariages forcée s'inscrit dans le plan triennal lancé en novembre 2007 par Valérie Létard. Des brochures et affichettes seront distribuées dans les établissements scolaires, maisons de quartier, MJC, clubs sportifs, mairies ou bibliothèques, mais aussi dans des dispensaires, hôpitaux, maternités et centres PMI.
En France, le GAMS (Groupe pour l’abolition des mutilations sexuelles) estime à 65.000 le nombre de femmes et fillettes excisées ou menacées de l'être.
En ce qui concerne les mariages forcés, le phénomène a beaucoup de mal à être quantifié par les pouvoirs publics, mais selon plusieurs associations, 70.000 adolescentes de 10 à 18 ans seraient potentiellement menacées de mariage forcé en Ile-de-France et dans six départements (Nord, Oise, Seine-Maritime, Eure, Rhône, Bouches-du-Rhône).
L'excision est une coutume ancestrale pratiquée dans près d'une trentaine de pays d'Afrique malgré d'importantes campagnes de sensibilisation et des lois de plus en plus répressives. Cette mutilation traditionnelle des filles consiste en une ablation totale ou partielle du clitoris, des petites et parfois des grandes lèvres à l'entrée du vagin.
En France, les faits d'excision ou de mutilation sexuelle sont poursuivis et sanctionnés par la justice: 10 ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende pour des violences ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente, peine portée à 15 ans lorsqu'elle est commise sur un mineur, et à 20 ans lorsque la mutilation est commise par un ascendant ou parent.
Isabelle Labeyrie et Anne Jocteur Monrozier
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