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Une mère isolée avec enfants, le nouveau visage de la pauvreté en France

Le Secours catholique rend jeudi son rapport annuel sur la pauvreté en France. Cette année, l'association porte un regard sur les dix dernières années écoulées. Selon elle, la grande pauvreté touche près de deux millions de personnes. Un chiffre en forte augmentation.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Maxppp)

Fait marquant de ces dix
dernières années : la grande pauvreté a fortement augmenté depuis 2001,
+500.000 personnes entre 1999 et 2009. Depuis dix ans, l'association a
accueilli chaque année près d'un million de personnes vivant en dessous de ce
seuil de grande pauvreté.

L'autre évolution inquiétante soulignée par ce rapport, c'est l'augmentation de
la pauvreté féminine. En 2001, le Secours catholique rencontrait autant de
femmes que d'hommes. Dix ans plus tard le nombre de femmes accueillies atteint
57% des adultes en situation de pauvreté. Par ailleurs, une majorité des
familles rencontrées sont monoparentales (58%).

Béatrice a 49 ans et est sans
emploi. Elle vit à Périgueux et perçoit le RSA. 598
euros par mois. " Si on cumule toutes les charges fixes, il reste très peu
de chose
" , explique cette mère d'une fille de 8 ans. Si elle cherche un
emploi, elle est confrontée au problème de la garde d'enfant : " On me
propose des temps partiels, les mercredis et les samedis. En gagnant 600 euros
par mois, on ne peut pas se permettre de prendre quelqu'un pour gagner votre
enfant.
"

Dans son rapport annuel, le
Secours catholique souligne justement que le travail ne protège plus de la
grande pauvreté car il devient de plus en plus précaire. Dans ses 2.370 lieux
d'accueil, l'organisme caritatif reçoit des personnes qui ont de plus en plus
de mal à trouver des emplois durables. Par ailleurs, 80% des bénéficiaires ne
disposent que des minimas sociaux et ont recours à l'aide alimentaire et aux
boutiques solidaires de vêtements.

Revaloriser les minima sociaux

Face à cette évolution, le
Secours catholique propose quatre pistes d'évolution.

Faire de l'accompagnement
des personnes en difficulté une priorité dans les lieux d'accueil publics
(missions locales, pôle emploi) et dans les missions des travailleurs sociaux.Revaloriser les minima sociaux qui ont pris beaucoup de retard par rapport aux besoins essentiels des
familles.Mieux cibler les aides aux
familles et réduire les charges fixes qui pèsent sur les ménages les plus
modestes s'impose (plafonnement des loyers, bouclier énergétique, réduction des
coûts de transport)Reconnaître le droit du travail pour les demandeurs d'asile. 

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