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Vidéo 100% santé : le président de la Mutualité française demande que "des sanctions soient mises en œuvre" contre les opticiens qui ne le proposent pas

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Article rédigé par franceinfo
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Éric Chenut, président de la Mutualité française, appelle mardi sur franceinfo à des "contrôles plus systématiques", alors que sept opticiens sur dix sont en infraction en ne proposant pas une offre prise en charge à 100%, selon un bilan de la DGCCRF, publié jeudi dernier.

Éric Chenut, président de la Mutualité française, a demandé mardi 12 juillet sur franceinfo que "des sanctions soient mises en œuvre" contre les opticiens qui ne jouent pas le jeu. Sept opticiens sur dix sont en infraction en ne proposant pas une offre prise en charge à 100%, selon un bilan de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), publié jeudi 7 juillet. Il faut que "le renoncement aux soins recule dans notre pays".

Le reste à charge a baissé de 30% pour les soins dentaires et de 40% pour les appareils auditifs, alors qu’il a augmenté de 18 euros pour les opticiens. "Il n'y a pas de raison" que le 100% Santé "aboutisse à l'augmentation des marges des opticiens", a-t-il dénoncé.

franceinfo : Est-ce que les Français se sont saisis de cette réforme ?

Éric Chenut : Progressivement, les Français s'en emparent grâce à la mobilisation de l'Assurance maladie, des mutuelles. Aujourd'hui, on peut accéder à des équipements optiques, à des prothèses auditives, à des soins dentaires, à la fois des soins conservateurs, mais aussi des prothèses dentaires sans aucun reste à charge. Cela se fait progressivement parce qu'on le voit avec les études et les enquêtes, malgré de l'information, encore trop de nos concitoyens ne la connaissent pas. On a un devoir de pédagogie, d'information, de conseil pour faire en sorte que le renoncement aux soins recule dans notre pays.

Sept opticiens sur dix sont en infraction en ne proposant pas une offre prise en charge à 100%. Comment faire pour inverser cette tendance ?

Nous demandons que les contrôles se fassent de manière plus systématique. Quand il y a des dévoiements, quand il y a du dénigrement, quand il y a déficit d'information, il faut que des sanctions soient mises en œuvre, comme c'est prévu dans le cadre de l'accord du 100% santé. Tout cela est financé par de l'argent socialisé de la Sécurité sociale, par de l'argent mutualisé des mutuelles. Et il n'y a pas de raison que cela aboutisse à l'augmentation des marges des opticiens. Les chirurgiens-dentistes font un certain nombre d'efforts grâce au 100% santé. On a baissé le reste à charge de nos concitoyens de 91 euros en moyenne, soit 30% à peu près. Pour les audioprothésistes, c’est une baisse du reste à charge de 500 euros en moyenne, soit 40% du panier de dépenses qui existait jusque-là. Et en optique, alors que des engagements avaient été pris, ce reste à charge, lui, a augmenté de 18 euros.

Combien cela vous coûte ?

Sur l'ensemble des complémentaires santé, c'est 2,5 milliards à l'échelle nationale sur les 3,2 milliards de l'ensemble de ces dépenses en audiologie, en optique et en dentaire. Les mutuelles représentent 77% de la dépense. Ce sont les mutuelles qui financent l'essentiel du 100% santé. Mais cette répartition solidaire permet à beaucoup de nos concitoyens de ne plus renoncer aux soins. C'est une réforme utile et juste.

Est-ce qu'il y a un risque que le prix des mutuelles augmente ces prochains mois, ces prochaines années ?

Une partie de l'augmentation a été faite puisque le 100% Santé a commencé en 2020. En 2021, il s'est développé progressivement. La tendance des dépenses de santé continue d'augmenter, mais bien évidemment, on fait en sorte de n'augmenter que du strict nécessaire, c'est-à-dire de la répartition de cette dépense sur l'ensemble des assurés sociaux.

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