Bas-Rhin : une femme poignardée à mort par son ex-conjoint malgré le dispositif "Téléphone grand danger"
Lætitia Schmitt a activé le dispositif dès qu'elle a vu son ex-mari, qui avait interdiction de l'approcher. Mais les secours n'ont pas pu la sauver.
Lætitia Schmitt est morte, tuée à coups de couteau par son ex-mari, lundi 25 juin, à Schweighouse-sur-Moder (Bas-Rhin). Cette mère de famille avait pourtant activé le "Téléphone grand danger" (TGD), dispositif d'alerte confié aux femmes victimes de violences conjugales. Il s'agit d'une première en France, ont indiqué des sources judiciaires à l'AFP, confirmant une information du Parisien.
La victime, âgée de 35 ans, "a manifestement actionné son téléphone dès qu'elle a vu" son ancien conjoint devant son domicile, a précisé le procureur adjoint de Strasbourg Laurent Guy. "L'opérateur de la plateforme a tenté d'établir un contact vocal. Comme personne ne répondait, il a prévenu la gendarmerie, qui est arrivée sept minutes plus tard", a ajouté le magistrat. Lætitia Schmitt, qui "avait reçu de très nombreux coups de couteau, était encore en vie quand la gendarmerie est arrivée, mais malheureusement elle est décédée".
Le TGD a fonctionné, mais n'a pas pu sauver cette femme vu la gravité des blessures et la détermination de l'auteur.
Laurent Guy, procureur adjoint de Strasbourgà l'AFP
"C'est la première femme tuée par son mari et bénéficiant du dispositif", a réagi Youssef Badr, porte-parole du ministère de la Justice. Lætitia Schmitt et son ex-conjoint, en instance de divorce, étaient parents de deux enfants, une fille et un garçon de 10 et 11 ans, relate Le Parisien.
L'homme retrouvé mort, percuté par un train
En mars, le meurtrier, Julien Griffon, avait été condamné pour des violences sur son ex-femme à un an de prison avec sursis, avec interdiction de prendre attache avec elle et de se présenter à son domicile. En fuite, il a été découvert mort, percuté par un train dans la nuit de mercredi à jeudi, à Ebersheim, dans le sud du Bas-Rhin. "C'est manifestement un suicide", a commenté le procureur adjoint.
Le TGD dispose "d'une touche dédiée à l'arrière de l'appareil, permettant à la victime de joindre, en cas de grave danger, le service de télé-assistance accessible 7 j/7 et 24 h/24", a détaillé Youssef Badr. L'opérateur, selon la situation, peut demander immédiatement l'intervention des forces de l'ordre grâce à un canal spécifique. "En 2017, les juridictions métropolitaines bénéficiaient de 543 TGD, 694 sont actuellement en cours de déploiement", selon le porte-parole de la Chancellerie.
En moyenne, chaque année en France, 223 000 femmes sont victimes de violences conjugales, 84 000 de viol, tentative de viol ou agression sexuelle. Une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint.
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