L'acteur et réalisateur Samuel Theis visé par une plainte pour viol
L'acteur et réalisateur Samuel Theis est visé par une plainte pour viol, a appris franceinfo mardi 9 janvier auprès du procureur de Metz, confirmant une information de Télérama et de Libération. Cette plainte a été déposée fin juillet. Selon une source proche du dossier, cette plainte a été déposée par un technicien du film Je le jure, réalisé par Samuel Theis, pour des faits qui se sont produits à l'été 2023 pendant le tournage en Moselle.
À la suite de cette plainte, une enquête préliminaire a été ouverte pour des faits de viol, précise à franceinfo Yves Badorc, le procureur de Metz. Depuis ce dépôt de plainte simple, une plainte avec constitution de partie civile a été déposée à la mi-novembre, toujours pour viol. Cette deuxième plainte, déposée par le même plaignant, est actuellement à l'étude par le doyen des juges d'instruction, selon une source proche. Elle n'est pas encore entre les mains du procureur. Dans l'immense majorité des cas, ce genre de plainte conduit à l'ouverture d'une information judiciaire.
Une "présomption d'innocence piétinée"
Marie Dosé, avocate de Samuel Theis, a affirmé dans un communiqué daté du 9 janvier que son client avait appris le 5 janvier via la presse qu'une plainte pour viol avait été déposée contre lui "par un technicien ayant travaillé sur le tournage de son prochain film". Face à cette accusation, son client "ne peut laisser circuler plus longtemps des informations aussi insidieuses qu'erronées, ni voir sa présomption d'innocence piétinée".
C'est pourquoi l'avocate a décidé de s'exprimer. Elle déclare que "Samuel Theis affirme avoir dormi avec le plaignant avant d’avoir eu un rapport sexuel oral consenti avec lui vers 8 heures du matin le 1er juillet 2023". Elle ajoute qu'un témoin - qui a dû entrer dans la chambre pour accéder à la salle de bain - a pu apercevoir ce moment d'intimité et qu'il l'a qualifié de "tendre" et "partagé". L'avocate poursuit en expliquant que deux jours plus tard, le 3 juillet, le plaignant et l'accusé ont évoqué en plaisantant, selon elle, ce qui s'était passé entre eux. Finalement, le lendemain, le plaignant a fini par envoyer un SMS à Samuel Theis pour lui faire part de son malaise : "C'est à force d'y penser et d'en parler que je me suis rendu compte que c'était une agression sexuelle".
Marie Dosé rappelle qu'une enquête interne a été diligentée et que le rapport final se conclut ainsi : "À ce stade, en l’absence d’éléments probants, je ne dispose d’aucun élément susceptible de caractériser un comportement fautif sur la base de faits de violences sexuelles présumés tels que dénoncés". L'avocate déplore avoir appris six mois plus tard que le plaignant avait "le sentiment d'avoir été drogué au cours de la soirée qui a précédé le rapport sexuel". L'enquête devra notamment déterminer si ce nouvel élément est exact.
Le réalisateur "isolé" du reste de l'équipe
Selon l'entourage d'Avenue B production contacté par franceinfo, la productrice du film est arrivée sur le tournage quatre jours après les faits : "Un déplacement prévu en amont". Elle a alors échangé avec le réalisateur avant de recevoir le technicien "en présence de l'une des référentes harcèlement du tournage". Toujours selon la même source, le technicien a alors déclaré à la productrice "ne pas vouloir déposer plainte". Ce dernier n'estimait pas que le réalisateur présentait un "danger" pour les équipes mais confiait ne pas vouloir rester sur le tournage.
Une réunion avec les équipes a alors été organisée : une partie de l'équipe technique a expliqué ne plus souhaiter "interagir avec le réalisateur". Un protocole a donc alors été mis en place pour "isoler" le réalisateur Samuel Theis. Ce dernier a été mis dans une pièce à part pendant le tournage des scènes, explique l'entourage. Des "aménagements mis en place pour que personne ne soit obligé de travailler en présence du réalisateur", précise-t-on.
Des sanctions prises par la production
Concernant l'enquête interne mentionnée par Marie Dosé, l'entourage de la productrice rappelle les mêmes conclusions mais ajoute que le cabinet d'avocats missionné a estimé que le réalisateur devait être "sanctionné au regard des conséquences de cette soirée sur la suite du tournage". Des sanctions prises par la production qui ne souhaite pas donner plus de détails. Enfin, la productrice reconnaît une gestion "nécessairement imparfaite" malgré la "volonté de faire au mieux". Cette dernière a par ailleurs réclamé la mise en place de règles plus précises et d'une marche à suivre dans ce genre de situation.
Samuel Theis, 45 ans, originaire de Forbach (Moselle), a obtenu la Caméra d’or à Cannes en 2014 pour Party Girl, coréalisé avec Claire Burger et Marie Amachoukeli. L'acteur est notamment à l'affiche d'Anatomie d’une chute, de Justine Triet, dernière Palme d’or au Festival de Cannes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.