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Les femmes sont près de dix fois plus exposées à des injures sexistes que les hommes

L'étude de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales publiée mercredi indique que les injures sexistes sont très majoritairement proférées dans l'espace public par des inconnus, a appris franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
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Manifestation à l'appel d'associations féministes à l'occasion de la journée des droits des femmes, le 8 mars 2018. (MAXPPP)

Les femmes sont près de dix fois plus exposées à des injures sexistes que les hommes, selon une étude de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), publiée mercredi 21 mars.

Entre 2006 et 2016, 3,8% des femmes interrogées disent avoir été victimes d'injures sexistes contre 0,4% des hommes, au cours de l'année précédant le moment où ils ont été questionnés. La moitié des victimes sont des jeunes, âgées de moins de 35 ans.

Un phénomène en hausse

La plupart de ces injures sexistes -injure liée au fait d'être une femme ou un homme - sont proférées par des hommes (86%) et très majoritairement dans l'espace public, notamment dans la rue ou les transports en commun. 18% des injures sexistes sont proférées sur le lieu de travail ou d'études. Il s'agit d'un chiffre en hausse ces dernières années.

Dans 7 cas sur 10, les auteurs d'injures sexistes ne connaissent pas leurs victimes. Concernant la nature des injures sexistes visant les femmes, elles ont plus tendance à évoquer le physique de la victime que les injures classiques. C'est notamment le cas pour les jeunes femmes, souvent victimes du stéréotype de la "fille facile".

Les plus de 40 ans victimes au travail

Les femmes âgées de plus de 40 ans sont davantage visées par des insultes ayant pour objectif de les rabaisser et impliquant une mise à distance. Ces insultes sont souvent proférées dans le milieu professionnel. Enfin, les injures sexistes visant les femmes plus âgées (plus de 50 ans) ont tendance à évoquer l'âge.

Les injures sexistes visant les hommes ne sont majoritairement pas liées au physique mais à un prétendu manque de virilité. Enfin, l'enquête montre que la quasi-totalité des victimes d'injures sexistes (94%) ne se rendent pas au commissariat ou à la gendarmerie pour porter plainte ou déposer une main courante.

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