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Vidéo Violences conjugales : 218 femmes se seraient suicidées en 2018

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Le nombre de féminicides est souvent mis en avant. Celui des femmes qui se suicident suite à des violences conjugales l'est moins. Yael Mellul veut que le suicide forcé soit reconnu par la loi. Voilà pourquoi.
VIDEO. Violences conjugales : 218 femmes se seraient suicidées en 2018 Le nombre de féminicides est souvent mis en avant. Celui des femmes qui se suicident suite à des violences conjugales l'est moins. Yael Mellul veut que le suicide forcé soit reconnu par la loi. Voilà pourquoi. (BRUT)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Le nombre de féminicides est souvent mis en avant. Celui des femmes qui se suicident à la suite de violences conjugales l'est moins. Yael Mellul veut que le suicide forcé soit reconnu par la loi. Voilà pourquoi.

"Il s'agit en réalité de protéger ces femmes dans un endroit où elles sont censées être le plus en sécurité."

218 femmes se seraient suicidées à la suite des violences qu'elles auraient subies pour l'année 2018. Un chiffre rarement mis en avant. Yael Mellul, ex-avocate spécialisée des violences conjugales, définit le suicide forcé comme la solution envisagée par une femme victime de violences conjugales qui n'arrive pas à "sortir de cette prison mentale dans laquelle son bourreau l'a enfermée." Une femme victime de violences va, dans un premier temps, être sous l'emprise de son conjoint violent. L'ex-acocate souligne que la victime va être isolée de son entourage, de ses amis ou encore de son milieu professionnel. "Il va y avoir du chantage, du harcèlement et entre chaque micro-violence, il va y avoir un retour de phase de séduction pour pouvoir continuer à exercer l'emprise sur la victime", détaille Yael Mellul.

Un vide juridique

Au fil de sa carrière, Yael Mellul a appris à détecter les symptômes inhérents à une femme victime de violences conjugales : absence de joie de vivre, changements drastiques de poids, dépression…

Pour beaucoup de victimes, la première option envisagée est la prise de médicaments psychotropes. "Pour certaines, elles vont tomber dans l'alcoolisme, dans la toxicomanie, d'autres vont faire des tentatives de suicide", précise l'ex-avocate. Problème : un homme qui pousse sa victime au suicide ne risque rien juridiquement. "C'est tout à fait stupéfiant de constater que le suicide forcé est reconnu dans la sphère du travail, on se souvient tous des suicides de France Telecom par exemple", rappelle Yael Mellul.

Édouard Philippe a clos ce lundi 25 novembre le Grenelle des violences conjugales en dévoilant des annonces attendues de pied ferme par les associations féministes. Le Premier ministre a notamment fait part de la création d'une nouvelle circonstance aggravante pour les responsables des "suicides forcés" et l'inscription dans le code civil de "l'emprise". 

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