Voile intégral : le Conseil d'Etat explique sa position
C'est lui qui a supervisé au Conseil d'Etat le rapport sur le voile intégral demandé par le gouvernement. Olivier Schrameck explique qu'une interdiction totale du port de la burqa dans l'espace public présenterait de "sérieux risques" juridiques, à la fois "au regard de la Constitution" et "de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales".
Selon Olivier Schrameck, l'interdiction du port de la burqa ne pourrait pas être motivée par le principe de laïcité : "pénétrer avec des signes religieux dans un établissement scolaire est une entorse au principe de la laïcité. En revanche, porter un vêtement à connotation religieuse dans la rue ne l'est pas."
Défendre l'interdiction au nom de l'égalité entre les hommes et les femmes ne fonctionnerait pas non plus : de nombreuses femmes voilées expliquent qu'il s'agit d'un choix "volontaire", "un moyen de marquer leur dignité". Il serait donc "difficile" d'invoquer le principe d'égalité.
Difficile, donc, selon le Conseil d'Etat, d'imposer l'interdiction du voile intégral dans l'ensemble de l'espace public.
_ En revanche, les Sages préconisent de légiférer sur les lieux où il serait obligatoire de se dévoiler : "les mairies, les préfectures, les tribunaux, les centres d'examen ou encore les commerces qui peuvent présenter des risques, comme les banques ou les bijouteries", détaille Olivier Schrameck.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.