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Yves Jégo quitte la Guadeloupe sans prévenir personne

Le secrétaire d'Etat à l'Outremer quitte la Guadeloupe et rentre à Paris, jugeant qu'une "porte de sortie" est désormais envisageable dans l'île paralysée depuis le 20 janvier par une grève générale contre la vie chère, ont annoncé ses services. Le problème, c’est qu’il n’a prévenu personne…
Article rédigé par franceinfo
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"C'est le mépris le plus total", affirme le leader et porte-parole du LKP, Elie Domota. Devant les grilles de la préfecture de Basse-Terre, où devait se tenir ce dimanche soir une nouvelle séance de négociations avec le patronat, l’annonce du départ "surprise" du secrétaire d'Etat chargé de l'Outremer Yves Jégo provoque colère et inquiétude.

Il "se rendra à Paris afin de faire le point avec notamment Michèle Alliot-Marie et François Fillon ", avance pour toute explication un communiqué publié dans la soirée par le secrétariat d'Etat. "L'état d'avancement des négociations en Guadeloupe permet désormais d'envisager sérieusement une porte de sortie", assure le texte gouvernemental. "En effet, sur 132 revendications examinées par tous les partenaires", "1 seule n'a pas trouvé de solution satisfaisant le patronat et les syndicats", poursuit le communiqué.

Yves Jégo vient en effet de quitter la Guadeloupe, où il s’était installé depuis le 1er février, alors qu'un pré-accord pour une augmentation des bas salaires vient d’être trouvé par le patronat et le LKP. D’accord sur le principe, le patronat, qui estime à 108 millions d’euros le coût de ces augmentations salariales, demande cependant une aide de l’Etat via des exonérations de charges (voir notre article associé).

La signature de l’accord est donc conditionnée au feu vert de Matignon et les négociations auraient dû reprendre dans la soirée à la préfecture. Un rendez-vous auquel Yves Jégo aurait apparemment dû participer lui aussi. Mais son départ soudain a surpris tout le monde.

S'exprimant sur RCI, le président du Conseil général, Jacques Gillot, a appelé "à la mobilisation" à l'annonce de ce rendez-vous annulé et du départ de M. Jégo. "Nous appellerons à la mobilisation tous azimuts, à barrer toutes les routes et tous les ponts", a lancé de son côté M. Domota, qui s'exprimait sur Radio Caraïbes Internationale (RCI). "J'espère que M. Fillon comprendra l'intensité de la crise que nous vivons" a, pour sa part, estimé le président PS du Conseil régional, Victorin Lurel.

Yves Jégo a affirmé ce matin que son retour en Guadeloupe était “une question d'heures” et qu'il reviendrait “avec des solutions”.

Cécile Mimaut, Grégoire Lecalot, avec agences

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