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1999, Agassi au firmament

Dans notre série "joueurs de légende" à Roland-Garros, aujourd'hui : André Agassi (1999)... Longtemps présenté comme l'un des favoris avant chaque Roland Garros, l'Américain allait enfin justifier ces espoirs, non sans peine.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Qui aurait pu l'imaginer ? Neuf ans après sa première finale de Grand Chelem (où le poids de l'événement l'empêcha de terrasser un Andres Gomez à sa portée), le Kid de Las Vegas se voit offrir une nouvelle chance de triompher sur la terre battue parisienne.

Revenu du diable Vauvert, l'Américain s'est progressivement réinstallé parmi les joueurs sur qui il faut compter durant les semaines précédant le grand rendez-vous. Rasséréné par quelques résultats brillants dans les Super 9, Agassi se sent enfin capable de concrétiser en Grand Chelem les promesses entrevues.

Il se prépare comme jamais et arrive affûté à Roland Garros. Les premiers tours se succèdent sans encombre pour l'ancien double finaliste du tournoi (outre sa défaite contre Gomez, « Dédé » a également perdu contre Jim Courrier en 5 sets lors de la finale 1991) qui parvient à atteindre la seconde semaine dans un état de fraîcheur idéal.

Un match tournant

Lorsque se profile en huitièmes de finale un adversaire aussi redoutable que Carlos Moya, tenant du titre et compétiteur émérite, le challenge semble tout à coup délicat pour André. Le début de rencontre laisse d'ailleurs peu d'espoir au clan américain puisque Agassi se retrouve mené 6-4 4-1. Le public ne le sait pas encore mais le tournant du match survient à ce moment là.

Peut-être trop confiant, sûrement trop condescendant vis à vis d'un rival qui paraît faire son âge, l'enfant de Majorque se montre subitement bien trop impatient pour conclure un deuxième set qui achèverait sans doute complètement Agassi.

S'énervant devant cette résistance tardive et désespérée, l'Espagnol au bandeau concède la deuxième manche puis la troisième et s'effondre littéralement dans la quatrième. Le score est éloquent : 4-6 7-5 7-5 6-1.

En quarts de finale, Agassi pulvérise le l'Uruguayen Filippini 6-2 6-2 6-0. Il sape ensuite la phénoménale frappe de balle du Slovaque Dominik Hrbaty en demi-finale après une rencontre assez équilibrée : 6-4 7-6 3-6 6-4.

Acculé puis ressuscité

Son adversaire en finale se nomme Andrei Medvedev. L'Ukrainien, victorieux de Sampras au 2e tour, s'est ensuite offert Arnaud Di Pasquale en huitièmes 7-6 7-6 6-1 puis deux Brésiliens. D'abord, « Guga » Kuerten, incapable d'imposer son jeu à cause d'un vent capricieux (7-5 6-4 6-4), ensuite Fernando Meligeni, coriace, en quatre manches, 7-5 3-6 6-4 7-6. La finale tient du scénario hollywoodien.

Acculé en défense, pressurisé par Medvedev, largué par des accélérations foudroyantes et impuissant face au rouleau compresseur slave, André Agassi se démène comme un beau diable pour grappiller quelques jeux.

Le public reste coi devant cette démonstration infligée par un Medvedev des grands jours. Demi-finaliste en 1993 et quart de finaliste 1992 (les deux fois dominé par Bruguera), le grand blond n'est pourtant pas un manchot sur terre. N'empêche, la plénitude de son tennis n'a d'égal que son inconstance.

Relâchant un tantinet soit peu la pression sur Agassi, l'Ukrainien permet au rescapé rasé de rentrer enfin dans un match dont il était exclu. Dès lors, le plus dur est fait pour le Divin chauve qui sent son concurrent à sa portée. Il s'adjuge les deux sets suivants 6-3 6-3 à la grande joie d'un court central tout acquis à sa (noble) cause : être le premier joueur, depuis Rod Laver, à remporter les quatre tournois majeurs.

Après un ultime set mémorable, au cours duquel les deux champions jouent enfin ensemble à leur meilleur niveau, le contrat est rempli par Agassi qui l'emporte 1-6 2-6 6-4 6-3 6-4. Le Central chavire de bonheur. Tout vient à point à qui sait attendre…

 

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