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24h du sport féminin : ouvrons les yeux !

Quand on parle de sport, on pense tout de suite aux idoles de notre enfance, ou à celles qui bercent notre actualité : Ronaldo, Bolt, l’équipe de France de hand, Platini…et puis il y a les sportives de haut-niveau. Pérec, Arthaud, Ferrand-Prévot… des femmes qui, au fil des années, sont parvenues à rattraper leur retard sur leurs homologues masculins. Une différence comblée dans les textes mais pas forcément dans les faits, alors que les 24h du sport féminin s'apprêtent à démarrer.
Article rédigé par Mathilde L'Azou
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Petit retour historique sur le plus grand évènement sportif, à savoir les Jeux Olympiques. C’est en 1908 que les femmes ont été autorisées pour la première fois à y participer. Elles étaient 44 au total, réparties en quatre disciplines qui étaient alors réputées pour être réservées à l’élite sociale : le tennis, le patinage artistique, la voile et le tir à l’arc. En 1912, la natation a fait son entrée dans le programme féminin. Ce n’est que vingt ans plus tard que les femmes ont été autorisées pour la première fois à participer aux compétitions d’athlétisme. La première équipe féminine à participer aux Jeux a été celle de volley-ball, en 1964. Le hand et le basket féminin ont été introduits en 1976. Le football, cinq éditions plus tard.

JO 1924 : la patineuse norvégienne Sonja Henie termine huitième du concours. Elle gagnera par la suite trois titres olympiques et dix mondiaux. 

A Londres, lors de la dernière édition des JO, hommes et femmes ont concouru dans 27 sports. Les sportives ayant tout de même deux disciplines leur étant réservées, à savoir la gymnastique rythmique et la natation synchronisée. Ainsi sur le papier, l’égalité parait enfin respectée, plus d’un siècle après l’admission des femmes sur l’évènement olympique. Mais dans la vie de tous les jours, les disparités règnent toujours.

Inégalités financières et médiatiques

Il n’y a qu’à comparer les salaires moyens dans les sports collectifs français. Un joueur de Ligue 1 gagne en moyenne 45 000 euros par mois. Soit onze fois plus que son homologue féminine (3 700 euros). En rugby, c’est également dix fois plus. Et médiatiquement, ce n’est pas mieux.

D’après une étude du CSA datant de 2012, les retransmissions sportives à la télévision concernent à 7% les sports féminins. Pour tenter de pallier cette différence, les fédérations misent sur une sexualisation de la femme sportive. Le volley-ball en est l’exemple flagrant, où aux JO le beach-volley et les bikinis sont de rigueur. Certains sports en jouent pour attirer plus de monde et gagner en popularité, comme le club de volley de Cannes (avec le fameux calendrier). En 2009, l'équipe de France de football avait également créé le buzz avec cette campagne publicitaire

Des plans de féminisation lancés

Depuis 2006, des fédérations comme le handball, le cyclisme, ou encore l’escalade ou le triathlon ont mis en place un plan de féminisation, en partenariat avec le ministère des sports, qui souhaite valoriser le sport féminin. En mettant en place « les 24h du sport féminin », notamment. 

On ne retient souvent que les têtes d’affiches du sport féminin. Les plus belles, les plus fortes, ou celles qui créent le buzz. Laure Manaudou et Marie-José Pérec ont contribué au développement de leur sport, Céline Dumerc a propulsé son équipe dans une autre dimension. Florence Arthaud est devenue la petite fiancée de l’Atlantique. Alors que seulement 36% des sportifs de haut-niveau sont des femmes, certaines ont contribué au rayonnement de la France dans les plus grandes compétitions. Il serait temps de s’en rendre compte autrement que pendant 24h.

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