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A la recherche du temps perdu

Les souvenirs qu'évoquaient à Marcel Proust la saveur d'une madeleine trempée dans du thé, seront sans doute comparables à ce que vont ressentir les supporteurs uruguayens et néerlandais lors de cette première demi-finale. Les portes de la finale et d'un possible titre mondial, le premier pour les Pays-Bas, ou le troisième pour l'Uruguay, ne s'entrouvriront qu'à l'issue de cette belle affiche, ce soir au Cap.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

L'odeur de ce cette première demi-finale risque de faire ressurgir des événements passés, surtout pour le peuple batave qui depuis ses deux finales perdues en 1974 et 1978, espère vaincre le signe indien. La Céleste, se raccroche quant à elle à des souvenirs que seuls les plus anciens peuvent pleinement apprécier avec deux titres acquis en 1930 et en 1950.

Soixante ans après son dernier titre, l'Uruguay, seule rescapée des équipes sud-américaines, espère bien créer la surprise. Car des quatre demi-finalistes, la Céleste se présente a priori comme la moins bien armée. Sur le papier, les stars uruguayennes ne se comptent que sur les phalanges d'un pouce... Et encore, Forlan devra faire sans Suarez, suspendu pour sa main salvatrice face au Ghana (1-1, 4 tab à 2).

Depuis le titre de 1950, l'Uruguay a dû se contenter de deux quatrièmes places, c'était en 1954, puis en 1970, il y a déjà 40 ans. L'équipe contre laquelle la France avait obtenu son seul point du Mondial (0-0), pointe à ce jour à une honorable 16e place au classement Fifa. Sans avoir jamais véritablement brillé, la Céleste version 2010 s'appuie sur un effectif rigoureux, et une solide défense, la deuxième de la Coupe du monde (deux buts) derrière l'Espagne.

Du côté de chez les Néerlandais, c'est une formation des Pays-Bas également soucieuse de démontrer qu'elle fait partie des grandes nations du football. Depuis leurs deux finales perdues en 1974 et 1978, les Oranje ont souvent fait partie des favoris, mais c'était plus souvent la déception qui était au rendez-vous, après notamment une élimination aux tirs au but face au Brésil en 1998, qui a peut-être permis à la France d'être sacrée...

Si le titre continental de 1988 a permis à ses supporteurs de se consoler, la sélection néerlandaise est jusqu'à présent toujours rentrée bredouille des Coupes du monde. Mais cette année, la donne a peut-être changé. Classée 4e à la Fifa, la formation de Bert van Marwijk possède des qualités indéniables sur le plan offensif. Si les tensions entre certains de ses joueurs et une défense centrale fébrile demeurent ses deux points faibles, l'équipe des Pays-Bas peut compter sur une pléiade de stars telles que Arjen Robben, Wesley Sneijder, Dirk Kuyt, Klaas-Jan Huntelaar, ou encore Robin van Persie...

"Il y aura sans doute beaucoup de tension, de nervosité, a expliqué le capitaine et défenseur central de l'Uruguay Diego Lugano. On est des équipes avec des caractéristiques différentes, mais si on est  arrivé jusqu'ici c'est qu'il y a des qualités suffisantes", a ajouté Lugano, très incertain pour ce grand rendez-vous en raison d'un problème aux ligaments du genou droit. Avec déjà l'absence de Suarez, l'Uruguay va devoir sortir une très belle prestation pour venir à bout des Pays-Bas, et pourquoi pas créer la surprise pour retrouver le temps perdu.

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