Abandon du Grand stade de rugby: les communes attaquent la FFR
Les communes de l'Essonne qui devaient accueillir le Grand Stade, supposé devenir le nouveau joyau du rugby français avant l'enterrement du projet par la fédération française (FFR), réclament "plus de 54 millions d'euros" de réparation devant la justice administrative.
Les villes de Ris-Orangis, Bondoufle et la communauté d'agglomération Grand Paris Sud, qui avaient déjà signalé leur intention de saisir la justice en septembre, ont déposé vendredi un recours devant le tribunal administratif de Versailles, selon un communiqué commun.
Des "engagements pas respectés"
Elles réclament "plus de 54 millions d'euros" au titre du manque à gagner provoqué par l'abandon du projet. Celui-ci prévoyait de bâtir sur leur territoire une enceinte ultra-sportive à 35 km au sud de Paris, appelée à devenir le phare du rugby hexagonal. "Notre territoire a le droit au respect et en se désengageant de façon unilatérale, la FFR n'a pas respecté ses engagements", a estimé le président de la communauté d'agglomération, cité dans ce communiqué.
Cette démarche apparaissait t inéluctable de la part des communes, alors que jusqu'ici, la FFR n'a montré aucun volonté de les indemniser, estimant n'être liée que par un simple "contrat moral" envers les collectivités, avec qui elle avait signé un "accord-cadre". Et ce, d'autant qu'elle prévoit, en revanche, de payer une pénalité financière au groupement Ibelys, avec qui elle avait signé le contrat constructeur du Grand Stade.
Un projet pharaonique
Ce Grand Stade, voulu par l'ancienne direction de la Fédération, inscrit dans une ambition de développement avec une structure indépendante, était devenu depuis plusieurs années une arlésienne au sein du rugby français. Projet pharaonique de 82.000 places avec toit rétractable, construit en partenariat Public-Privé estimé à 581 millions d'euros hors taxes, il devait devenir propriété de la FFR à l'horizon 2023.
Mais depuis ses débuts en 2011, ce projet inquiétait par son ampleur: la Cour des comptes avait notamment estimé dans un rapport qu'il pouvait mettre en péril la santé économique de la FFR.
Nommé à la tête de la fédération fin 2016, Bernard Laporte faisait partie des sceptiques. Il avait enterré le projet dès son arrivée aux commandes.
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