Agnel: "J'étais arrivé à un point de non retour" avec Pellerin
Cette séparation provient-elle d'une décision soudaine ?
Yannick Agnel : "Honnêtement, c'est quelque chose qui m'est arrivé subitement. Le choix de la date n'est pas optimal, notamment pour les Championnats du monde (à Barcelone du 28 juillet au 4 août). Ce n'était pas mon souhait au départ. J'ai pu lire dans la presse que Fabrice (Pellerin, son entraîneur de toujours) avait parlé de remontage de bretelles, on a parlé de clash. Ce n'était pas le cas. C'est arrivé un samedi matin. Trois jours après, je suis revenu voir Fabrice en lui disant que je souhaitais m'aventurer dans un nouveau projet. La discussion n'a pas duré éternellement, Fabrice n'a pas souhaité parlé outre mesure. C'est son choix, c'était le mien".
Pourquoi cette rupture avec Fabrice Pellerin ?
Y.A : "Avec Fabrice, ce n'était plus possible, j'étais arrivé à un point de non retour. Je ne vais pas rentrer dans les détails ou dans la critique mais je sentais qu'on arrivait au terme de notre relation. Vraiment. Pour de multiples raisons".
Etiez-vous en désaccord avec lui ?
Y.A : "Ce qui me manquait sur Nice et que je vais trouver chez Bob Bowman, c'est la chaleur humaine, le partage, la sincérité. Ce genre de choses que Fabrice a voulu volontairement élaguer. Il a toujours voulu mettre beaucoup de distance entre lui et ses nageurs. C'est un choix que je respecte et je ne peux pas dire que ça ne marche pas. Aujourd'hui je suis double champion olympique et ça, je le lui dois. Maintenant je ressens le besoin de me lancer sur autre chose".
Avez-vous eu d'autres discussions avec Fabrice Pellerin ?
Y.A : "Fabrice n'a pris aucune nouvelle après ce mardi où je suis venu lui dire que je faisais un break. J'en étais au fait de faire un break à ce moment-là, c'était assez difficile émotionnellement, psychologiquement. Peut-être qu'un jour on aura l'occasion de parler de tout ça. Je ne pense pas qu'il soit apte en ce moment à la discussion et c'est peut-être une des raisons qui m'ont poussé à aller vers d'autres horizons".
Agnel : " Ce que je veux c'est Baltimore, c'est Bowman"
Regrettez-vous de n'avoir pas fait un break après les Jeux de Londres ?
Y.A : "Non, je ne regrette pas, car il y avait pas mal de choses à jouer, notamment les Championnats d'Europe (en petit bassin fin novembre) en France que j'avais à coeur d'honorer. Après Chartres, je me suis dit, autant aller encore plus loin puisque ça avait l'air de bien tenir. Malheureusement ça n'a pas été le cas".
Quel est votre projet avec Bowman ?
Y.A : "Je suis arrivé en lui disant que j'étais motivé à l'idée de nager et de pouvoir sublimer ce que j'avais déjà fait. Il était en accord avec ça. Il a largement les outils pour le faire. Au moins jusqu'à Rio, je serai à fond. Ma course principale sera le 200 m. Et ensuite le 100 m et le 400 m à égalité. A mon avis je vais devoir bouffer du kilomètrage! Je suis vraiment arrêté sur ma décision, je suis certain de ce que je veux. Ce que je veux, c'est Baltimore, c'est Bowman".
Dans quel état d'esprit êtes-vous aujourd'hui ?
Y.A : "Aujourd'hui je suis entre le soulagement, la motivation et la concentration sur ce que je vais faire dans un futur proche et à moyen terme aussi. J'ai hâte de me remettre à l'eau plus sérieusement ce qui n'était pas certain au moment du break".
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