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Allemagne-Turquie et le Portugal sous grande tension

Le choc de ce week-end de qualifications pour l'Euro-2012 oppose sans conteste vendredi l'Allemagne à la Turquie, deux équipes invaincues et co-leaders du groupe A, dans un stade de Berlin qui devrait être largement aux couleurs des Turcs. La tension sera également énorme mais seulement sur les épaules des Portugais, toujours sans victoire, qui jouent leur avenir en recevant les Danois, leaders du groupe H. A suivre aussi Irlande du Nord-Italie (gr. C).
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
Les Portugais Cristiano Ronaldo, Raul Meireles et Pedro Mendes Liedson (LIU JIN / AFP)

C'est toujours un match particulier. Celui-ci l'est encore plus. En raison de la très importante communauté turque installée en Allemagne (2.5 millions de personnes d'origine ou de nationalité turque), les matches opposant la Mannschaft et la Ay Yidizlilar ne sont jamais comme les autres, surtout lorsqu'ils ont lieu à Berlin. C'est ainsi que le secrétaire général de la Fédération allemande s'attend à ce que le stade olympique soit dominé par les supporteurs turcs dans "une proportion de 60% pour 40%". Devant la chancelière Merkel et le Premier ministre Erdogan, les risques sont très élevés de voir des débordements entre les deux camps, d'autant plus que les deux équipes occupent conjointement la première place de ce groupe A, avec deux victoires au compteur et que le grand meneur de jeu allemand, Mesut Ozil, révélation du dernier Mondial, est d'origine turque. "Bien sûr que c'est une rencontre spéciale, parce que je jouerai contre mes amis. Mais je veux aussi le gagner", a déclaré le joueur du Real Madrid. "Ma famille vient de Turquie, mais je suis de la troisième génération. Je suis né ici en Allemagne, et pour moi, il n'était pas question de jouer pour un autre pays". En l'absence de Schweinsteiger blessé, il sera certainement le principal dépositaire du jeu de l'Allemagne, et pour cela, il devrait faire l'objet d'un traitement particulier. Une absence qui trouve pour écho en Turquie celle d'Arda Turan, le meneur également blessé. Ce premier acte, qui devrait durer tout au long des qualifications, du duel entre les deux équipes ne sera pas encore déterminant, mais il sera déjà très important. "C'est un match important comme l'était celui contre la Russie en qualification pour le Mondial-2010, mais ce n'est pas un match décisif", insiste ainsi Joachim Löw, le sélectionneur allemand. "On les a battus à l'Euro-2008 (demi-finale 3-2, NDLR), mais ce jour-là, ils étaient meilleurs que nous. Cette équipe sait faire circuler le ballon très vite, leur football est raffiné, ils ont six points, ils ont confiance en eux, il faudra être à notre meilleur niveau pour les battre". Pendant ce temps, la Belgique tentera d'enregistrer son premier succès après deux défaites, lors de son déplacement au Kazakhstan, alors que les Autrichiens pourraient se mêler à la lutte du duo en cas de victoire attendue contre l'Azerbaïdjan.

Le Portugal ne se trouve pas dans la même situation, mais la pression est énorme. Après un pauvre nul contre Chypre (4-4) à domicile et une défaite en Norvège, la Selecçao se trouve dans l'obligation de battre le Danemark dans ce groupe H. Le licenciement de Carlos Queiroz puis la fausse arrivée de José Mourinho pour ces deux matches n'ont pas contribué à placer les Portugais dans une bonne dynamique pour préparer ce match si crucial. Sur le banc, l'ancien international Paulo Bento étrennera donc ses galons de sélectionneur sans avoir de grandes certitudes quant à son avenir. "Nous ne sommes pas dans une bonne phase", concède Cristiano Ronaldo, absent lors des deux premiers matches car blessé. "Maintenant, il n'y a plus beaucoup de marge d'erreur: il faut gagner." Revenu en forme avec le Real, la vedette portugaise sait que sa crédibilité serait largement entamée en cas de revers, lui qui pâtit déjà d'une image d'individualiste. "Ce n'est pas parce que Ronaldo est capitaine et qu'il est un des meilleurs joueurs du monde qu'il va résoudre tous les problèmes de la sélection", ajoute d'ailleurs le sélectionneur. Invaincus et désirant rester dans le sillage de Norvégiens qui se rendent à Chypre sans leur attaquant Carew blessé au genou, les Danois devront faire sans leur créateur, l'ancien Auxerrois Kahlenberg, absent pour raisons personnelles.

Après deux succès contre de modestes équipes (en Arménie et contre Andorre), l'Eire se trouve confrontée à son premier test majeur avec la venue de la Russie dans le groupe B. Dans ce match entre deux formations qui n'ont pas connu la défaite, l'opposition ne se passera pas uniquement sur le terrain avec un jeu d'échec auquel devraient se livrer les deux entraîneurs, vieux routiers des bancs de touche, que sont Giovanni Trapattoni (Eire) et Dick Advocaat (Russie). En ayant apporté beaucoup de sa rigueur défensive, le sélectionneur italien peut s'appuyer sur un bilan d'une petite défaite lors des 14 derniers matches officiels à Dublin. Entre deux équipes absentes du dernier Mondial et qui n'ont pour rivale que la Slovaquie qui jouera en Arménie, ces confrontations directes sont primordiales. Sans Duff ni Andrews, l'Eire ne croisera pas sur son chemin le grand attaquant de Tottenham, Pavlyuchenko touché à la cheville, ce qui enlève une arme offensive importante aux Russes.

L'Irlande du Nord sera également un hôte redoutable en ce vendredi pour l'Italie, leader du groupe C. Victime d'une blessure musculaire, Gilardino ne pourra pas apporter sa taille et son jeu en pivot à la Squadra Azzura, mais Cesra Prandelli aura tout de même à sa disposition Cassano, Rossi, Borriello et aussi Pazzini pour marquer. Mais la victoire sera-t-elle vraiment l'objectif des Transalpins ? A domicile, les Irlandais du Nord restent sur un bilan de 8 victoires en 11 matches. Et s'ils ne se sont plus qualifiés pour une phase finale depuis 1982, les Italiens savent que n'importe quel voyage en Irlande n'est pas synonyme de balade. De plus, ce groupe est véritablement piégeux, avec des Serbes et des Estoniens (qui s'affrontent à Belgrade pour le 1er match du sélectionneur Petrovic) et aussi des Slovènes qui peuvent jouer les trouble-fêtes, voire plus. La Slovénie a d'ailleurs l'occasion de lancer sa campagne en recevant les Iles Féroé après n'avoir pas encore connu la victoire.

Sans son milieu de terrain De Jong, volontairement mis de côté après son agression en championnat d'Angleterre contre Ben Harfa, les Pays-Bas tenteront de décrocher leur deuxième victoire à l'extérieur lors de leur voyage en Moldavie dans le groupe E. Ce troisième succès consécutif offrirait un avantage aux vice-champions du monde sur la Suède, qui ne joue pas ce week-end. L'objectif est le même pour le Monténégro, lors de la venue de la Suisse dans le groupe G. Vaincus à domicile par l'Angleterre, les Suisses cherchent à décrocher leur premier point dans ces qualifications face à des Monténégrins qui font, pour l'instant, jeu égal avec les Anglais, qui ne jouent pas ce week-end mais les accueilleront mardi à Wembley pour un choc.

Enfin, les champions du monde espagnols aimeraient bien faire rentrer dans le rang la Lituanie, co-leader de ce groupe I. Mais ils devront le faire sans leur attaquant Fernando Torres, touché aux adducteurs, mais également sans Jesus Navas ni Pedro Rodriguez, sans oublier l'absence programmée depuis un temps de Xavi. C'est donc bien démuni offensivement que Vicente Del Bosque abordera le deuxième match de l'Espagne dans ces qualifications. Battue à domicile par la Lituanie, la République tchèque doit réparer cette erreur en battant l'Ecosse, invaincue dans l'autre rencontre du groupe.

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