Polémique sur les propos d'Amélie Oudéa-Castera : "Un mensonge qui la disqualifie" pour poursuivre cette fonction, selon l'Insoumis Manuel Bompard
La nouvelle ministre de l'Éducation nationale Amélie Oudéa-Castera "a commencé par le mépris et on se rend compte que c'est davantage que du mépris, c'est du mensonge qui la disqualifie pour continuer à occuper cette fonction", s'insurge lundi 15 janvier sur franceinfo le coordinateur de La France insoumise et député des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard.
Il réagit à la polémique, née de la révélation par Mediapart [article payant] que les trois enfants d'Amélie Oudéa-Castera, sont scolarisés dans un établissement privés parisien, le collège-lycée Stanislas, visé par une inspection administrative pour des pratiques ultra-réactionnaires vis-à-vis des élèves. La ministre s'est défendue, lors d'un premier déplacement vendredi dans un collège des Yvelines, indiquant qu'elle avait d'abord fait le choix du public mais qu'elle avait décidé de les passer dans le privé face à "la frustration" de voir "des paquets d'heures pas sérieusement remplacées" dans le public. Or, l'ancienne institutrice de son fils affirme dans le journal Libération [article payant] n'avoir jamais été absente, durant les six mois que cet enfant a passé à l'école publique Littré.
Abroger la loi Carle
Selon Manuel Bompard, la ministre doit "plus que s'expliquer". Il "trouve ça stupéfiant qu'on puisse considérer que cela ne change rien. On ne peut pas mentir comme ça en politique, cela fait beaucoup de mal à la crédibilité des dirigeants politiques", assène-t-il. Pour lui, ce n'est pas la scolarisation de ses enfants à l'école privée qui est le plus problématique dans cette polémique, puisque Pap Ndiaye, ancien ministre de l'Éducation nationale sous le gouvernement Borne avait "également inscrit ses enfants à l'école privée". Mais, à titre personnel, il trouve cela "dérangeant" car "en tant que responsable de l'école publique, je trouve bien de montrer qu'on fait confiance à l'école publique".
Ce qu'il reproche, en premier lieu, à Amélie Oudéa-Castera, c'est "sa prise de parole, pour dire que c'était parce que l'école publique est en trop mauvais état, sans dire que c'est la politique de son gouvernement et les précédents qui sont responsables des problèmes de remplacements à l'école, et sans nous dire ce qu'elle comptait faire concrètement pour que les parents qui ne peuvent pas payer une école privée puisse avoir une éducation de qualité" pour leurs enfants. Manuel Bompard a défendu la position de La France insoumise sur l'école privée : "Il faut abroger la loi Carle, qui a obligé les communes à financer les écoles privées". Il souhaite que "l'argent public soit consacré entièrement et exclusivement à l'école publique" et que l'école privée soit "financée par d'autres fonds, comme les inscriptions".
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