Andy Murray, numéro 1 déboussolé avant Roland-Garros
Avec un seul trophée glané cette saison (fin février à Dubaï), Andy Murray est très en retard par rapport à sa folle année 2016, celle de la consécration : ses neuf victoires acquises entre mai et novembre, dont des succès marquants à Wimbledon, aux JO de Rio et au Masters, avaient permis au maillon faible du Big Four de se hisser tout en haut, enfin devant Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic, les titans de l’ère moderne.
Moyen en janvier, mauvais en mars
Le contrecoup a été terrible. Anobli par la Couronne pour services rendus et désormais nommé Sir, le meilleur joueur britannique depuis Fred Perry a commencé sa saison par une défaite en finale de Doha contre son rival serbe. Un premier échec qui mettait fin à une impressionnante série de 28 matches gagnés. Puis vint l’accroc de Melbourne où Murray s’inclina dès les huitièmes de finale contre le revenant Mischa Zverev (50e mondial).
Le pire arrivait en mars avec une défaite d’entrée à Indian Wells et un forfait dans la foulée à Miami. Et l’alerte s’est poursuivi ce printemps avec des espoirs vite enterrés : échec contre Ramos-Vinolas à Monte Carlo, face à Thiem à Barcelone, devant Coric à Madrid et Fognini à Rome. Pas des joueurs médiocres, certes, mais des adversaires que le Murray 2016 aurait battus.
Le précédent Wilander
Mats Wilander a dit un jour que Murray était le joueur le plus intelligent de sa génération. Ce côté cérébral est peut-être aussi le point faible de l’Ecossais qui réfléchit beaucoup sur le jeu et sa carrière. Comme le Suédois, lauréat de sept titres du Grand Chelem dans les années 80 et finalement numéro 1 mondial en septembre 1988 après un Petit Chelem, Andy Murray a atteint ses objectifs : gagner (au moins) un Majeur –il en compte trois-, remporter Wimbledon (déjà fait à deux reprises) et devenir le meilleur.
S’il ne veut pas faire une Wilander, qui n’a gagné qu’un seul tournoi après son accession au trône et qui a rapidement décliné en 1989 et 1990, le natif de Dunblane doit se trouver un autre objectif. Ca tombe bien, le finaliste de l’édition 2016 n’a jamais gagné Roland-Garros. Triompher sur la terre battue de la Porte d’Auteuil aurait probablement moins de retentissement pour ses compatriotes, mais il placerait Murray encore un peu plus haut dans l’histoire du jeu avec des Majeurs acquis sur trois surfaces différentes. Moins haut que le brelan d’As qu’il côtoie depuis dix ans. Mais quand même.
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