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Andy Murray, un nouveau sérieux candidat pour le titre à Roland-Garros

Demi-finaliste à deux reprises (2011 et 2014) aux Internationaux de France, Andy Murray pourrait bien faire mieux dès cette année. Il a en effet franchi un nouveau cap sur un terrain qui ne lui plaisait guère jusque-là. En remportant son premier tournoi sur terre-battue (Munich), en remportant son premier Masters 1000 sur cette surface (Madrid), en battant pour la première fois Rafael Nadal sur la terre ocre, l'Ecossais s'est offert de belles perspectives. Il devient clairement, avec Novak Djokovic et l'Espagnol, un favori pour le titre à Roland-Garros. Voici pourquoi.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

La confiance

Andy Murray marche à la confiance. Comme tous les sportifs. Mais pour lui, certains revers confinent au bloquage psychologique. Il était passé par une victoire dans le tournoi olympique de Londres, en 2012, sur le gazon de Wimbledon, pour enfin décrocher son premier tournoi du Grand Chelem, à l'US Open, juste après. Jusque-là, ses échecs en finale en Australie 2010 et 2011 et Wimbledon 2012 (et les six éliminations en demi-finales) lui donnaient l'image d'un membre du Big Four incapable de gagner le moindre tournoi majeur. Cela n'est plus le cas.

Sur terre-battue, il a fallu dix années pour qu'il conquiert son premier titre chez les pros. C'est à Munich, un tournoi 250, que cela s'est passé voici quinze jours. L'opposition n'était pas énorme. Mais ce succès (et la confiance inhérente) l'a sans nul doute propulsé vers celle, beaucoup plus marquante, dans le Masters 1000 de Madrid. Avec en prime, une victoire finale sur Rafael Nadal, une première pour lui sur cette surface. Mais il ne faut pas oublier aussi ses succès sur Raonic et Nishikori. Au total, alors qu'il était à 1 seule victoire en 14 matches contre des Top 10 sur terre-battue, l'Ecossais a triplé la mise dans la capitale espagnole. Invaincu cette saison sur terre, il a peut-être trouvé le déclic.

Le physique

Débarrassé de ses problèmes de dos qui lui avaient coûté une opération et la fin de saison 2013, Andy Murray semble avoir retrouvé l'intégralité de ses moyens physiques. Avec Amélie Mauresmo et désormais Jonas Bjorkman dans son coin, il s'est astreint à une préparation de 15 jours à Barcelone. Prêt, le Britannique est l'un des joueurs les plus solides du circuit, pratiquement l'égal de Novak Djokovic ou Rafael Nadal, les deux références en la matière. Cela lui permet en plus de prendre les balles beaucoup plus tôt, un sacré atout notamment derrière son service pour faire la différence rapidement. Et du fond du court, comme il l'avait prouvé en Australie en début d'année alors qu'il n'était pas encore revenu au sommet, il peut tenir longtemps. Très longtemps même, avec une grande intensité. Il ne sera probablement jamais un spécialiste de terre-battue, mais il est capable de très bien s'y déplacer. C'est la clé pour aller loin à Roland-Garros.

La tactique

C'est un contreur. C'est un excellent serveur. C'est un attaquant de fond de court. C'est aussi un attaquant tout court. Andy Murray a un jeu à multiple facettes. Il est sans doute le joueur qui se rapproche le plus de Novak Djokovic, pour sa qualité de retour. Il fait aussi partie des grands serveurs, capables d'asséner des aces en force, mais aussi de les placer. Cet atout lui donne des points gratuits, mais aussi des positions extrêmement favorables dans le jeu.

Andy Murray et Amélie Mauresmo à l'entraînement

Comme le dit Amélie Mauresmo dans L'Equipe, face à deux registres complètement différents, il peut produire deux tactiques complètement différentes". A Madrid, en finale, il a volontairement joué le coup droit de Rafael Nadal, l'empêchant de l'employer en contournant son revers. Résultat: l'Espagnol a commis 26 fautes directes de coup droit. Depuis que la Française s'occupe de lui, ses tactiques semblent beaucoup plus marquées dans ses rencontres. Et surtout, il s'y tient. A 27 ans, il a désormais le calme et l'expérience pour garder le cap. Sur terre-battue, la tactique est vitale. Elle peut aussi évoluer au fil d'une rencontre. A condition d'avoir prévu des plans. Le 3e mondial paraît en disposer désormais.

Le classement

Jamais Andy Murray n'a abordé Roland-Garros en aussi bonne position. Les deux titres cumulés et son invincibilité viennent renforcer un statut appréciable: celui de N.3 mondial. Cela peut faciliter le chemin vers la deuxième semaine, et donc réduire les efforts physiques et mentaux si précieux pour remporter un tournoi du Grand Chelem. Mais rien n'est jamais garanti, surtout avec un Rafael Nadal en quête d'un 10e sacre à Paris mais qui occupe, aujourd'hui, le 7e rang à l'ATP.

En 2009, il occupait déjà ce classement lors des Internationaux de France, et il avait atteint les quarts de finale. Depuis, il n'avait jamais été mieux classé que 4e pour débuter Paris (8e en 2010, 1/2 en 2011, 1/4 en 2012). En 2013, il n'avait pu profiter de son deuxième rang mondial, dû notamment à la longue absence de Rafael Nadal, puisqu'il avait déclaré forfait. L'an dernier, il avait fait fructifier son 8e rang mondial pour atteindre le dernier carré pour la deuxième fois de sa carrière (après 2011). Pour son 8e Roland-Garros, Andy Murray qui, hormis contre Berdych en 2010, n'a été sorti que par des spécialistes de la terre (Monfils en 2006, Almagro 2008, Gonzalez 2009, Nadal 2011 et 2014, Ferrer 2012) tous joueurs du Top 30, espère bien progresser encore.

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