Arron raccroche les pointes
Enceinte de quatre mois, la Guadeloupéenne explique que "c'est la décision d'avoir un enfant qui a entraîné la décision d'arrêter". Arron hors piste, c'est la fin d'un certain âge d'or du sprint français. Avec elle, la France a remporté de nombreuses médailles internationales, notamment en relais.
1998 année "fast"
Pur produit du sprint antillais, Christine Arron a débarqué en métropole en 1992. C'est sous la coupe de Jacques Piasenta qu'elle va se révéler et prendre le relais d'une Marie-Jo Pérec sur le déclin. Son talent, sa puissance et sa vélocité, Arron l'exprime sur la discipline reine du 100 m. Quatrième des Mondiaux 1997 où Marion Jones éclate aux yeux du monde, elle monte en puissance pour ce qui va rester sa plus belle année au plus haut niveau. 1998 est sa saison la plus éclatante et la plus rapide. A quatre reprises elle bat le record de France de Perec, le portant de 10"95 à 10"73. C'est à Budapest lors des championnats d'Europe qu'elle réussit ce temps canon. Meilleure marque européenne, ce chrono reste le plus rapide du continent à ce jour. Dommage qu'en cette année 98 il n'y avait qu'un modeste Euro à disputer... Arron peut aussi maudire les années dopage qui ont fini par rattraper Marion Jones. "Le dopage m'a volé le titre d'athlète la plus rapide du monde et tout ce qui va avec: les primes et les contrats de sponsors", regrette-elle
Blessures et faux-départs
La suite de la carrière de Christine Arron a été est faite de hauts et de bas. Les hauts sont surtout collectifs avec des médailles en relais (or à l'Euro-1998 à Budapest et aux Mondiaux-2003 à Paris, bronze aux JO 2004, ndlr). Gênée par des blessures à répétition, elle manque la plupart de ses grands rendez-vous où s'y présente diminuée. Arron est aussi confrontée à des problèmes récurrents dans la gestion des départs. Sur une distance aussi courte, on sait ce que cela coûte... Avec son caractère bien trempé, la Française a également connu de nombreux coaches. Après l'ère Piasenta, Arron tente l'aventure américaine chez John Smith en 2001 mais cela tourne court. Après la naissance de son premier enfant, Arron revient à la compétition avec Guy Ontanon début 2003. Une collaboration pimentée mais qui porte ses fruits en aoûts 2005 où l"Antillaise obtient ses deux premières médailles individuelles en Championnat du monde (bronze en 100 m et 200 m). A partir de 2007, l'ancien "hurdler" Stéphane Caristan puis Pierre-Jean Vazel l'ont prise sous son aile mais sans grand succès.
Objectif coaching
Loin de son meilleur niveau, Arron a persévéré longtemps avec les Jeux Olympiques en tête. Battue dès les quarts de finale du 100 m à Pékin (2008) et non sélectionnée pour Londres (2012), la sprinteuse n'est plus en mesure de rivaliser avec les meilleures. Si l'envie est encore présente, la raison l'emporte. Christine Arron officialise sa retraite dans le JDD alors qu'elle attend un deuxième enfant. La suite ? Mettre à profit son expérience dans du coaching. "Jai déjà passé un diplôme de droit du sport. Je viens dobtenir mon brevet déducateur sportif. Je pense monter ma propre société avec laide de mes partenaires pour minvestir dans le sport bien-être : coaching, conseil en nutrition, etc." L'Athlétisme, elle y reviendra plus tard, quand les filles avec qui elle a couru auront arrêté.
Christine Arron en bref
Nom: Arron
Prénom: Christine
Date de naissance: 13/09/1973
Lieu de naissance: Les Abymes
Nationalité: française
Taille: 1,77 m
Poids: 64 kg
Palmarès . 100 m:
Championnats du monde: 3e (2005)
Championnats d'Europe: 1re (1998)
. 200 m:
Championnats du monde: 3e (2005)
. Relais 4x100 m:
Jeux Olympiques: 3e (2000 et 2004)
Championnats du monde: 1re (2003), 2e (1999), 3e (1997)
Championnats d'Europe: 1re (1998), 2e (2010)
Records personnels:
100 m: 10.73 (record d'Europe)
200 m: 22.26
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