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Astrid Guyart : "Mon plus beau retour, c'est celui des enfants"

Deux fois sélectionnée pour les Jeux Olympiques (dixième en 2012 et sixième en 2016 à titre individuel), la fleurettiste Astrid Guyart (37 ans) a souhaité raconter des histoires susceptibles d’intéresser de jeunes lecteurs et les faire ainsi profiter de son expérience de sportive de haut niveau. Son personnage Jo avait déjà été initié au saut à la perche, à l’escrime, au basket-ball et au handball, place désormais au patinage artistique. Rencontre avec l’auteure, qui est aussi membre de la commission des athlètes de Paris 2024.
Article rédigé par Paul Péret
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Vous venez de publier le cinquième volume des "Incroyables rencontres de Jo" ("Jo, tout feu, tout glace" aux Editions Cherche Midi). Pourquoi le choix du patinage ?
Astrid Guyart : "Le choix s’est fait naturellement ! Depuis 2017, je côtoie Nathalie Péchalat à la commission des athlètes de haut niveau du CNOSF. Nous sommes toutes les deux des femmes de conviction, très engagées dans la défense des droits des femmes et nous avons signé une tribune contre les violences sexuelles début février. Nous avons aussi fait partie du jury des Micros d’Or-UJSF 2017 à Chamonix (NDLR : cérémonie annuelle récompensant les meilleurs reportages télévisés de sport) et donc nous avons pu souvent échanger et nous apprécier. Avec son expérience et son parcours, dans une discipline que je ne connais pas, c’était l’interlocutrice idéale pour m’aider dans ce nouvel opus. Pour une première incursion dans l’univers des sports d’hiver".

Comment se fait le processus d’écriture ?
AG : "C’est une histoire de rencontres avant tout. C’est le sportif-champion qui conditionne le choix de la discipline, qui va servir de support à l’histoire. Le champion me livre des souvenirs et des anecdotes, que j’incorpore ensuite dans le scénario, me décrit les gestes et les sensations de son sport. C’est ensuite un mélange de nos expériences ! C’est comme ça que j’ai procédé avec Vanessa Boslak (athlétisme), Emmeline Ndongue (basket) ou le duo Thierry Omeyer-Daniel Narcisse (handball). Mettons de côté l’escrime (son frère Brice, champion olympique individuel de fleuret en 2004) ! Mais ne croyez pas que le livre sur le fleuret a été plus facile à écrire (rires)…  Avec Nathalie, ça a été la même démarche. Ensuite dans l’écriture, il faut que des valeurs positives soient transcrites et que cela puisse donner l’envie à mes jeunes lecteurs de pousser la porte des clubs et pourquoi pas de s’inscrire…Mon héros Jo devient meilleur par lui-même, par un développement personnel qui ne passe pas nécessairement par la compétition."

Facile de convaincre les sportifs dans l’aventure ?
AG : "Tous ceux que j’ai contactés ont accepté spontanément. Aujourd’hui ce sont même eux qui sont demandeurs ! Tous les sports mériteraient d’être scénarisés mais je préfère mettre en avant des disciplines peut-être moins médiatisées, plus anonymes…Il n’y a que mon illustrateur, qui a mis une ligne rouge : c’est le football ! Ils n’ont pas besoin de nous ! Olivier Loyen, c’est un créatif qui aime bien avoir un cadre. Le processus d’écriture peut aller très vite mais je peux passer beaucoup de temps sur les corrections. Je peux retravailler beaucoup les moindres détails pour parvenir au produit final…"

Quel est l’accueil du public ?
AG : "Mon plus beau retour, c‘est celui des enfants. Je les regarde et je les écoute dans les tribunes, sans qu’ils sachent qui je suis. Mon plaisir, c’est de les entendre échanger entre eux. Ils argumentent…C’est sympa. Et puis, il y a aussi le retour des enseignants. Notamment lors de la semaine olympique et paralympique en février. Ils s’emparent des livres et ils en font une lecture en classe. Ça provoque des discussions et qui sait, ça peut susciter des vocations…"

Est-ce chronophage ?
AG : "C’est un hobby à la base ! Alors il m’arrive de profiter du moindre moment pour l’écriture. Quand je vais en compétition, je profite par exemple du voyage en avion pour consigner quelques lignes… Et puis je peux poser le manuscrit un temps avant de le reprendre. Il y a un temps pour digérer et ensuite ça peut filer vite…Pour lancer la collection, j’avais écrit les 3 premiers livres fin 2016-début 2017 et j’ai eu la chance de trouver un éditeur convaincu par le projet. Aujourd’hui, je réfléchis à un sixième livre. J’ai déjà une bonne idée du sport et du champion mis à l’honneur. Et il le sait !!!"

On finit par une question d’actualité, le report à 2021 des Jeux olympiques de Tokyo ?
AG : "Je suis en train de faire le deuil de la saison sportive. On prend du recul. Il faut prendre le temps de digérer avec sérénité avant d’envisager l’avenir. Chacun à son rythme… J’ai la chance d’être détachée à plein temps avec mon emploi à Ariane Group (cheffe de laboratoire en innovation sur les matériaux métalliques, appliqués aux lanceurs spatiaux). L’important actuellement, c’est la santé. Prendre soin de soi."

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